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La Russie accuse l'Occident de "chantage" sur la Syrie

Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, est en visite en Syrie depuis mardi pour évoquer avec le président Bachar-al-Assad un plan de sortie de crise. [AP POOL]
Sergueï Lavrov (à droite), le chef de la diplomatie russe, lors d'une rencontre avec le président syrien Bachar al-Assad. - [AP POOL]
Alors que l'émissaire des Nations unies Kofi Annan est en visite lundi à Moscou, le chef de la diplomatie russe a affirmé que les Occidentaux utilisent la mission des observateurs de l'ONU comme moyen de pression pour forcer la Russie à accepter les sanctions contre la Syrie.

La Russie a accusé lundi les Occidentaux d'exercer un "chantage" pour forcer Moscou à accepter des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU contre le régime de Damas. "A notre grand regret, on voit des éléments de chantage", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, affirmant que les Occidentaux avaient sommé la Russie d'accepter les sanctions faute de quoi ils "refuseraient de prolonger le mandat de la mission d'observateurs".

"Nous estimons que c'est une approche absolument contre-productive et dangereuse, car il est inacceptable d'utiliser les observateurs comme une monnaie d'échange", a-t-il ajouté. Les négociations la semaine dernière au Conseil de sécurité de l'ONU sur un projet de résolution sur la Syrie ont tourné au bras de fer entre les Occidentaux et la Russie.

Veto de Moscou

Moscou refuse de sanctionner le gouvernement syrien s'il ne cesse pas ses attaques à l'arme lourde contre l'opposition, comme le prévoit un projet de résolution présenté par Européens et Américains et qui invoque le chapitre VII de la Charte de l'ONU. Ce chapitre permet d'imposer des sanctions économiques à un pays pour le contraindre à se plier à une décision du Conseil.

Les Etats-Unis menacent de leur côté de ne pas prolonger, comme l'a proposé Moscou, le mandat de la Mission des observateurs de l'ONU en Syrie (Misnus), qui expire le 20 juillet, si le Conseil n'utilise pas les sanctions comme moyen de pression sur le président Bachar al-Assad, selon des diplomates.

ats/afp/vtom

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105 morts dimanche à Damas

Des affrontements, qui auraient impliqué des centaines de combattants, se sont concentrés dimanche à Damas dans des quartiers où se seraient retranchés des rebelles.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), ces affrontements ont fait pour la seule journée de dimanche 105 morts, dont 48 civils, 16 rebelles et 41 soldats.

Selon l'ONG syrienne, ces combats dans la capitale ont été d'une violence "sans précédent".

Les bombardements de l'armée syrienne ont repris lundi sur le quartier al-Tadamone à Damas, ont rapporté des militants, faisant également état d'affrontements dans la ville.

La Syrie en état de guerre civile, selon le CICR

Le CICR considère désormais que les combats en Syrie sont une situation de guerre civile et souligne à l'intention de toutes les parties que le "droit international humanitaire doit s'appliquer".

"Ceci n'est pas nouveau, nous l'avions déjà notifié aux parties et en avril nous avions dit que cette situation de conflit armé non international s'appliquait à trois endroits spécifiques, maintenant chaque fois qu'il y a des hostilités on peut voir des conditions qui peuvent être définies comme un conflit armé non international", la terminologie diplomatique pour parler de guerre civile, a déclaré lundi un porte-parole du CICR.

Ce droit définit les conditions de la protection des populations civiles mais aussi de "la protection des gens qui ne sont plus en train de se battre, par exemple les blessés mais aussi les conditions dans lesquelles ils pourraient être détenus", a souligné ce porte-parole.

La mission de l'ONU à Treimsa

Des observateurs de l'ONU se sont à nouveau rendus dimanche à Treimsa, dans le centre de la Syrie, où selon l'OSDH, des bombardements et des combats ont fait jeudi plus de 150 morts, dont des dizaines de rebelles.

L'opposition et une partie de la communauté internationale avaient qualifié de "massacre" cette opération.

La mission de l'ONU a indiqué que "plus de 50 maisons ont été brûlées et/ou détruites" à Treimsa, faisant état de la présence de "mares de sang et de restes de cerveaux" humains.

Un dirigeant de l'ASL, Saleh al-Subaai, a été abattu par balles, a indiqué la mission, et un médecin et ses enfants ont été tués par la chute d'un obus de mortier sur leur maison.

L'ambassadeur syrien au Maroc persona non grata

L'ambasseur syrien au Maroc Nabih Ismael a été prié de quitter le pays, a annoncé à l'AP lundi le ministre marocain des Communications.

Dans l'immédiat, aucune décision n'a été prise quant à l'ambassadeur du Maroc à Damas, a ajouté Mustapha Khalfi.