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Les manifestations spontanées se multiplient en Espagne

Emilio Morenatti)
Des pompiers ont tenté de renverser les barrières qui protègent le Parlement à Madrid.
Les manifestations se multiplient en Espagne contre le nouveau plan de rigueur qui va imposer de lourds sacrifices au pays, avec une hausse de la TVA, et porte un coup dur aux fonctionnaires, privés de leur prime de Noël.

Sans attendre la journée officielle organisée jeudi par les syndicats, de nombreux fonctionnaires se sont jetés spontanément dans les rues par milliers ou par petits groupes, de jour comme de nuit, depuis l'annonce le 11 juillet du plan gouvernemental destiné à économiser 65 milliards d'euros.

Des métiers habituellement silencieux ont battu le pavé. Des policiers, sans insigne de fonction, ont ainsi fait face aux cordons de leurs collègues des forces anti-émeutes, ou encore des pompiers, casque sur le crâne, ont été les vedettes du défilé surprise qui a parcouru Madrid dimanche soir, aux cris de "c'est un hold-up, mains en l'air".

A leurs côtés, infirmières, enseignants, employés des administrations ou citoyens ordinaires, alertés via les réseaux sociaux sont venus montrer leur sympathie, sans pancarte, derrière une simple banderole blanche portant les mots : "Ensemble, nous pouvons".

Prime de Noël supprimée

Des policiers sans insigne de fonction ont pris part aux manifestations spontanées. [KEYSTONE - Emilio Morenatti]
Des policiers sans insigne de fonction ont pris part aux manifestations spontanées. [KEYSTONE - Emilio Morenatti]

Après avoir quitté tard dans la nuit les abords du Congrès, transformé en camp retranché derrière les barrages policiers, environ un millier de manifestants ont remis le cap lundi sur le Parlement.

Après une baisse des salaires de 5% décidée en 2010 par le gouvernement socialiste, la fonction publique est une nouvelle fois durement frappée par le gouvernement de droite avec la suppression de la prime de Noël équivalente à un mois de salaire, soit une baisse d'environ 7% du salaire annuel.

L'objectif consiste à répondre aux exigences de Bruxelles et du Fonds monétaire international (FMI), et réduire le déficit public de l'Espagne à 6,3% cette année, 4,5% en 2013 et 2,8% en 2014. Mais avec ce nouveau tour de vis, les Espagnols voient fondre encore leur pouvoir d'achat et tout espoir d'une sortie du tunnel s'éloigner, à l'heure où le pays, en récession, affiche un chômage record de près de 25%.

agences/mre

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Nouvelle grève "inévitable"

Une nouvelle grève générale en Espagne "sera inévitable" si le gouvernement maintient les mesures d'austérité visant à réduire le déficit public, a affirmé lundi Ignacio Fernandez Toxo, secrétaire général de CCOO, l'un des deux principaux syndicats du pays.

"Le gouvernement a dans les mains les moyens de l'éviter. Je ne renonce pas à la grève car la société a le droit à l'autodéfense. Si le gouvernement nous y oblige, et j'ai bien peur qu'il soit en train de le faire, il sera inévitable qu'elle se produise", a affirmé Ignacio Fernandez Toxo à la radio espagnole.

Selon lui, les manifestations spontanées comme celles organisées dimanche soir via les réseaux à Madrid, reflètent un malaise croissant dans la société "mêlé à une indignation".

Le FMI voit l'Espagne toujours en récession en 2013

Le Fonds monétaire international (FMI) s'attend à ce que l'Espagne reste en récession en 2013 et voit son produit intérieur brut (PIB) reculer de 0,6%, selon ses nouvelles projections mondiales publiées lundi.