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La Syrie a atteint un "point critique", selon Annan qui rencontre Poutine

Kofi Annan et Vladimir Poutine à Moscou [KIRILL KUDRYAVTSEV]
L'envoyé spécial de l'ONU Kofi Annan rencontrait mardi Vladimir Poutine pour tenter d'infléchir la position de Moscou qui refuse toute forme d'ingérence en Syrie. - [KIRILL KUDRYAVTSEV]
La situation en Syrie a atteint un "point critique", a déclaré l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Kofi Annan, mardi à Moscou, au cours d'entretiens avec Vladimir Poutine. Le président russe assure qu'il va "tout faire" pour soutenir ses efforts.

"La crise syrienne a atteint un point critique, je suis content que nous ayons l'occasion d'en parler", a déclaré Kofi Annan au début de sa rencontre mardi au Kremlin avec Vladimir Poutine. "Je peux vous assurer que nous allons tout faire pour soutenir vos efforts", a déclaré de son côté le chef de l'Etat russe.

"Depuis le tout début, depuis les premières mesures, nous soutenons et continuons de soutenir vos efforts visant à rétablir la paix civile" en Syrie, a ajouté Vladimir Poutine.

Vers un consensus?

La rencontre entre les deux hommes intervenait à la veille de la présentation par les Occidentaux au Conseil de sécurité de l'ONU dont la Russie est l'un des cinq membres permanents - d'un nouveau projet de résolution menaçant de sanctions le régime de Damas, dont Moscou est l'un des principaux soutiens.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ne voit "pas de raisons" de ne pas parvenir à un consensus sur une résolution concernant la Syrie au Conseil de sécurité de l'ONU. L'émissaire international Kofi Annan souhaite lui que le Conseil insiste sur le fait que la situation en Syrie était "inacceptable".

Deux résolutions bloquées

Lundi, Sergueï Lavrov avait exposé dans des termes virulents la position russe, accusant les Occidentaux d'exercer un "chantage" à l'ONU pour forcer la Russie à accepter une résolution prévoyant des sanctions, voire le recours à la force, contre le gouvernement syrien. (Lire aussi: La Russie accuse l'Occident de "chantage" sur la Syrie)

La Russie, qui a déjà bloqué deux résolutions occidentales depuis le début en mars 2011 du conflit qui a fait plus de 17'000 morts selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), a de nouveau empêché avec la Chine, lundi au Conseil de Sécurité, toute condamnation du régime de Damas, notamment pour le massacre de Treimsa (plus de 150 morts selon l'OSDH).

agences/vtom

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Les violences font 86 morts à travers le pays

Mardi au moins 86 personnes ont péri, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, dont 19 à Damas. Sur les 86 morts, il y a 50 civils, 23 soldats et 13 rebelles, a précisé l'ONG.

Les forces gouvernementales syriennes ont eu recours à des hélicoptères de combat pour affronter les rebelles à Damas, ont affirmé mardi des activistes opposés au régime de Bachar el-Assad.

Des chars et des véhicules blindés ont déjà été déployés dans la ville, mais c'est la première fois que des hélicoptères ont tiré à l'arme lourde, lors d'affrontements dans la nuit de lundi à mardi, contre les quartiers de Qadam et Hajar al-Aswad.

Un porte-parole de l'Armée syrienne libre a affirmé que la "bataille pour la libération" de la capitale avait commencé et qu'elle ne prendrait fin qu'après la conquête de la capitale.

Les sanctions, dernière chance du plan Annan

Le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition, a averti mardi qu'il envisagerait "d'autres solutions avec ses amis régionaux et internationaux" pour protéger les civils si l'ONU n'adopte pas une résolution menaçant Damas de sanctions.

Une telle résolution, proposée par les Occidentaux mais rejetée par Moscou, est "la toute dernière chance de ranimer" le plan de paix de Kofi Annan, a déclaré à la presse la porte-parole du CNS, Basma Kodmani.

Un veto russe à l'ONU reviendrait à donner à Damas "l'autorisation de continuer à écraser la population", a-t-elle estimé. "Je crois que les Russes comprennent bien le message".

Ban Ki-moon négocie avec la Chine

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon se rend en Chine ce mardi pour tenter d'infléchir la position de Pékin sur la Syrie, à la veille d'un vote au Conseil de sécurité sur une résolution prévoyant de nouvelles sanctions contre Damas.

Le patron de l'ONU rencontrera mercredi le président chinois Hu Jintao, alors que Pékin considère qu'une solution diplomatique est le seul moyen de mettre fin à la crise et résiste aux appels pour obliger le président syrien Bachar el-Assad à quitter le pouvoir.