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Un attentat frappe le régime syrien en plein coeur

Le ministre de la Défense Daoud Rajha (à droite) est l'un des principaux responsables du régime syrien qui ont trouvé la mort lors de l'attentat de mercredi. [AP Photo/SANA]
Le ministre syrien de la Défense Daoud Rajha (à droite) est l'un des principaux responsables du régime de Bachar al-Assad qui ont trouvé la mort lors de l'attentat de mercredi. - [AP Photo/SANA]
L'attentat visant le bâtiment de la Sécurité nationale à Damas a tué le ministre syrien de la Défense et le beau-frère de Bachar al-Assad, selon la télévision d'Etat. Le régime est "en train de perdre le contrôle de la Syrie", d'après la Maison Blanche.

Le pouvoir syrien frappé en plein coeur: le beau-frère du président Bachar al-Assad, vice-ministre de la Défense, son ministre de tutelle et un ancien ministre de la Défense ont été tués mercredi dans un attentat à la bombe contre le bâtiment de la Sécurité nationale à Damas, a annoncé la télévision d'Etat.

L'explosion s'est produite en pleine réunion du gouvernement et des responsables de la sécurité, au quatrième jour consécutif de combats dans la capitale entre insurgés et troupes gouvernementales, toujours selon la télévision. L'attentat a touché le bâtiment de la Sécurité nationale, quartier général d'une des branches des services de renseignements syriens.

Revendiqué par l'Armée syrienne libre

L'attaque a été revendiquée par deux mouvements, Lioua al-Islam, un groupe islamiste dont le nom signifie "La brigade de l'islam", et l'Armée syrienne libre (ASL, constituée en majorité de déserteurs). Le chef de l'ASL, le colonel Riad el-Assaad, a déclaré depuis son quartier général en Turquie, que les insurgés avaient déposé une bombe dans une pièce du bâtiment gouvernemental.

Il a démenti qu'il s'agisse d'un attentat-suicide, assurant que les auteurs étaient tous sains et saufs. Pour lui, cet attentat marque "le début de la fin pour le régime".

Perte de contrôle, selon la Maison Blanche

Après cet attentat qui a coûté la vie à plusieurs responsables de premier plan à Damas, la Maison Blanche a estimé mercredi que le régime du président Bachar al-Assad était en train de "perdre le contrôle de la Syrie". "Il est évident que le régime Assad est en train de perdre le contrôle de la Syrie", a déclaré le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, Tommy Vietor, en soulignant dans un communiqué l'urgence d'une transition politique pour "éviter une guerre civile longue et sanglante".

Alliés de Bachar al-Assad, la Russie et l'Iran ont condamné l'attentat de mercredi. Moscou a demandé que les auteurs de ces violences soient punis.

L'ONU condamne l'attentat de Damas

Le secrétaire général de l'ONU Ban Kimoon a "condamné fermement" l'attentat à Damas en soulignant "l'urgence extrême" que revêt l'arrêt de la violence armée par les deux camps. Il se déclare aussi "très inquiet des informations sur l'utilisation d'armes lourdes par les forces de sécurité syriennes contre des civils, y compris dans la région de Damas", en dépit des engagements pris par le gouvernement syrien.

L'émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan a lui aussi condamné mercredi le bain de sang en Syrie et estimé qu'il soulignait l'urgence pour les grandes puissances de prendre des mesures énergiques destinées à endiguer la violence et à ouvrir la voie à une transition politique à Damas.

agences/vtom/hend

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Le vote de la résolution à l'ONU reporté

Le vote au Conseil de sécurité d'une résolution sur la Syrie a été "reporté à demain" jeudi, a déclaré mercredi l'ambassadeur russe auprès de l'ONU, Vitali Tchourkine.

Cette mesure avait été demandée auparavant par l'émissaire international Kofi Annan.

L'ambassadeur chinois Li Baodong a précisé que les discussions devaient continuer mercredi après-midi dans le but de parvenir à "un consensus".

Plus tôt dans la journée, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a demandé au président chinois Hu Jintao l'appui de Pékin avant un vote du Conseil de Sécurité sur un projet de résolution déposé par les Américains et les Européens contre le régime syrien.

Le projet présenté par les Européens (France, Allemagne, Royaume-Uni, Portugal) et les Etats-Unis menace Damas de sanctions économiques s'il ne renonce pas à utiliser ses armes lourdes contre l'opposition, tout en prolongeant pour 45 jours la Mission des observateurs de l'ONU en Syrie (Misnus).

Selon des diplomates, les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Hu Jintao sont convenus au cours du week-end de s'opposer à cette nouvelle résolution. Les deux pays avaient déjà bloqué à deux reprises des résolutions du Conseil, pour protéger leur allié syrien.

Bombardements à Damas

Les forces du régime pilonnaient mercredi matin les quartiers de Qaboune et de Barzé à Damas, alors que les combats entre rebelles et armée se poursuivaient dans d'autres secteurs de la capitale, ont indiqué les militants.

Plus de 60 soldats de l'armée ont été tués ces dernières 48 heures dans ces combats, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.

Cette ONG annonce un total de 93 tués dans les violences de mercredi.

Durcissement des sanctions suisses

Le Conseil fédéral annonce, dans un communiqué publié mercredi, le durcissement des sanctions envers le régime syrien. La décision a été prise au regard de l'aggravation de la situation pour les civils sur le terrain.

Les interdictions concernent la livraison d'équipements militaires, le financement, l'acquisition ou l'importation de produits pétrolier ou gaziers, l'accès aux avoirs de certaines personnes physiques et d'entreprises ou encore les relations bancaires. Le Conseil Fédéral se rallie ainsi aux sanctions prononcées par l'UE le 9 mai 2011 à l'encontre du régime d'al-Assad.