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La Russie et la Chine opposent leur veto aux sanctions contre la Syrie

Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni jeudi à New York, a vu les délégations russe (à gauche) et chinoise (à droite) opposer pour la troisième fois leur veto aux sanctions contre le régime de Bachar al-Assad. [DON EMMERT]
Le Conseil de sécurité de l'ONU, réuni jeudi à New York, a vu les délégations russe (à gauche) et chinoise (à droite) opposer pour la troisième fois leur veto aux sanctions contre le régime de Bachar al-Assad. - [DON EMMERT]
Pour la troisième fois et comme pressenti, la Russie et la Chine ont opposé leur veto jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution occidentale prévoyant des sanctions envers la Syrie, dont le président aurait fui Damas.

La Russie et la Chine ont opposé leur veto jeudi au Conseil de sécurité de l'ONU à une résolution occidentale menaçant le régime syrien de sanctions. Sur 15 pays membres, la résolution a recueilli 11 voix pour, 2 contre et 2 abstentions.

Il s'agit du troisième double veto russo-chinois aux tentatives de l'ONU pour faire pression sur Damas depuis le début du conflit en Syrie il y a 16 mois. Les deux premiers datent d'octobre 2011 et de février 2012. Les Etats-Unis et la France ont estimé que ce veto mettait en péril la médiation internationale de Kofi Annan qui s'est dit "déçu" après ce vote.

"Consternation"

"Le Royaume-Uni est consterné par le veto de la Russie et de la Chine", a déclaré l'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant, accusant les deux pays de "mettre leurs intérêts nationaux avant la vie de millions de Syriens".

"Il est clair que la Russie ne vise qu'à laisser plus de temps au régime syrien pour écraser l'opposition", a martelé l'ambassadeur de France auprès de l'ONU, Gérard Araud. Pour Moscou et Pékin, a-t-il ajouté, "on est semble-t-il toujours trop dur avec les dictateurs sanguinaires". Moscou s'est défendu en expliquant que le projet de résolution occidental ouvrait la voie à une intervention militaire.

Sanctions économiques

Le projet de résolution occidental, déposé par la France, les Etats-Unis, l'Allemagne, le Portugal et le Royaume-Uni, brandissait la menace de sanctions économiques contre Damas si les forces syriennes ne cessaient pas d'utiliser leurs armes lourdes contre l'opposition dans les dix jours.

Il prolongeait aussi pour 45 jours la mission des 300 observateurs de l'ONU en Syrie (Misnus), déployés depuis mi-avril mais qui ont suspendu leurs activités en juin en raison de la poursuite des combats. Le Conseil doit encore prendre une décision sur le sort de la Misnus avant vendredi soir, date à laquelle expire le mandat de 90 jours de la mission.

afp/vtom

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Bachar al-Assad aurait fui à Damas

Le président syrien Bachar al-Assad aurait quitté la capitale Damas et aurait rejoint Lattaquié, sur la côte méditerrannée de la Syrie, ont affirmé jeudi des sources proches de l'opposition syrienne ainsi qu'un diplomate occidental.

Selon ces sources, Bachar al-Assad coordonnerait la riposte à l'attentat qui a notamment tué mercredi son beau-frère et le vice-ministre de la Défense.

Les sources contactées n'ont pas été en mesure de dire s'il s'était rendu à Lattaquié avant ou après l'attaque.

Sa femme Asma al-Assad aurait elle aussi fui Damas et se serait réfugié en Russie, ont rapporté jeudi des médias britanniques.

Coupant court aux rumeurs alimentées par le silence du chef de l'Etat après cette attaque, un conseiller a affirmé que Bachar al-Assad se trouvait au palais présidentiel à Damas où "il dirige les destinées du pays".

Le Conseil de sécurité a totalement échoué selon les USA

Les Etats-Unis considèrent que le Conseil de sécurité de l'ONU a "totalement échoué" dans la crise syrienne et veulent travailler "en dehors du Conseil" pour faire pression sur Damas, a déclaré l'ambassadrice américaine Susan Rice.

"Nous allons intensifier nos efforts avec différents partenaires hors du Conseil de sécurité pour faire pression sur le régime Assad et fournir de l'aide à ceux qui en ont besoin", a-t-elle déclaré après le blocage d'une résolution occidentale au Conseil par Moscou et Pékin.

Susan Rice a aussi mis en garde Damas à propos de son stock d'armes chimiques, affirmant que le gouvernement syrien serait "tenu pour responsable de son utilisation" éventuelle contre la population civile.

Des troupes blindées prennent d'assaut Damas

Dans la capitale, théâtre de combats d'une extrême violence depuis cinq jours, des centaines de personnes ont fui les bombardements et les combats et la peur s'installait à la veille du mois de jeûne du ramadan.

Le régime syrien a intensifié ses opérations, prenant d'assaut pour la première fois un quartier de Damas, Qaboun (est), avec "plus de 15 chars et transports de troupes blindés", selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Une source de sécurité dans la capitale a d'ailleurs prévenu que les combats "se poursuivraient pendant les prochaines 48 heures" jusqu'à "nettoyer Damas des terroristes avant le début du ramadan (vendredi)".

A la frontière avec la Turquie, les rebelles ont pris le contrôle du poste-frontière de Bab al-Hawa. Ils y ont détruit une photo de Bachar al-Assad et ce après le retrait des troupes régulières, selon l'OSDH.