Le président tunisien déchu Zine El Abidine Ben Ali a été condamné jeudi par contumace à la prison à perpétuité pour complicité de meurtre de 43 manifestants durant le soulèvement qui a fini par le renverser en janvier 2011, a indiqué jeudi le tribunal militaire de Tunis.
Il était jugé avec une quarantaine de responsables de son régime, parmi lesquels le général Ali Seriati, ancien chef de la sécurité présidentielle condamné à 20 ans de réclusion, et deux ex-ministres de l'Intérieur, Rafik Belhaj Kacem, condamné à 15 ans, et Ahmed Friaa, qui bénéficie, lui, d'un non-lieu.
Verdict boudé
Les familles des victimes ont réagi avec colère face au verdict concernant Ali Seriati, Rafik Belhaj Kacem etAhmed Friaa, le jugeant trop clément. Ils étaient jugés pour leur rôle dans la mort de 43 manifestants et les blessures de 97 autres dans le gouvernorat de Tunis et dans d'autres villes du nord du pays comme Bizerte et Nabeul.
Au total, plus de 300 personnes ont trouvé la mort lors du soulèvement populaire déclenché le 17 décembre 2010 et ayant abouti le 14 janvier 2011 à la fuite de Ben Ali vers l'Arabie saoudite.
ats/afp/yzihindula
Les peines de Ben Ali
20 juin 2011: condamné avec son épouse par contumace à 35 ans de prison chacun et des amendes de 45 millions d'euros pour détournement de fonds.
4 juillet 2011: 15 ans et demi de prison pour détention d'armes, de stupéfiants et de pièces archéologiques.
28 juillet 2011: 16 ans de prison pour corruption et fraude immobilière dans deux affaires remontant au début des années 2000.
30 novembre 2011: 5 ans de prison, pour des actes de torture contre des officiers de l'armée accusés d'une tentative de coup d'Etat en 1991.
13 juin 2012: condamné par contumace à la perpétuité pour son rôle dans la répression à Thala et Kasserine (centre), emblématiques de la révolution. Des piliers du régime obtiennent des non-lieux.