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Un nouveau front éclate à Alep, la capitale économique de la Syrie

Dans le quartier de Midane à Damas, l'armée syrienne a lancé une contre-offensive à l'aide de chars. [LOUAI BESHARA]
Dans le quartier de Midane à Damas, l'armée syrienne a lancé une contre-offensive appuyée par des chars. - [LOUAI BESHARA]
L'armée syrienne a lancé vendredi une contre-offensive pour reprendre les quartiers rebelles de Damas et était engagée dans de violents combats à Alep, deuxième ville de Syrie, la spirale de violences faisant des dizaines de morts.

Des combats d'une violence sans précédent ont éclaté vendredi dans plusieurs quartiers d'Alep, deuxième ville et capitale économique de Syrie, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "De violents combats se déroulent dans les quartiers Salaheddine, Aazamiyé Akramiyé et Ard el-Sabbagh entre l'armée régulière et des rebelles", a indiqué l'ONG, faisant état de "pertes humaines" sans plus de précisions.

Un deuxième front semble s'ouvrir au moment où de violents combats secouent depuis le 15 juillet la capitale Damas. L'armée syrienne a lancé une contre-offensive et repris plusieurs quartiers où s'étaient retranchés les rebelles, notamment le quartier de Midane.

Restée au départ comme Damas à l'écart de la révolte populaire contre le régime de Bachar al-Assad, Alep s'est mobilisée au cours des derniers mois, notamment à l'Université, centre nerveux de la contestation dans cette grande ville commerçante du nord de la Syrie. Selon l'OSDH, trois rebelles ont été tués dans les combats et deux civils par les forces de sécurité à Alep.

Décès du chef de la Sécurité nationale

Le chef des services de renseignement syriens Hicham Bekhtiar est mort des suites de ses blessures dans l'attentat de mercredi à Damas qui a tué 3 dirigeants du régime, rapporte vendredi la chaîne Al Manar, liée au Hezbollah.

Les funérailles d'Assef Chawkat, beau-frère de Bachar al-Assad, et de deux autres hauts responsables du pouvoir syrien, tués dans l'attentat de mercredi, se sont déroulées vendredi à Damas, a indiqué la télévision publique syrienne qui ne précise pas si le président était présent.

Bombardement du poste-frontière avec l'Iraq

De leur côté, les rebelles exerçaient leur contrôle vendredi sur un poste-frontière avec la Turquie après de violents combats la veille avec l'armée. Des poids-lourds turcs incendiés lors des combats gisaient à l'entrée du poste de Bab al-Hawa, contrôlé par environ 150 rebelles en treillis lourdement armés.

Jeudi les rebelles avaient enregistré des succès en prenant le contrôle de la frontière avec l'Irak, selon Bagdad. Le principal poste-frontière avec l'Irak, Boukamal, était toutefois violemment bombardé vendredi soir par l'armée syrienne, selon des sources locales en Irak.

agences/bkel/vtom

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Pas de départ de Bachar al-Assad

Après avoir affirmé vendredi matin que le président syrien Bachar al-Assad avait accepté de quitter le pouvoir, l'ambassadeur russe à Paris, Alexandre Orlov, est revenu sur ses propos et a réaffirmé les positions traditionnelles de son pays.

Si le président Bachar al-Assad a accepté (le communiqué final de Genève) qui prévoit une transition, ça veut dire que peut-être à l'intérieur de lui-même il est prêt à partir si tel est le résultat de ces négociations" devant en principe découler de l'accord du 30 juin, a-t-il dit. "C'est pour ça que j'ai employé le mot départ civilisé", a-t-il ajouté.

"Dire maintenant que l'ambassadeur de Russie a dit que le président syrien est prêt à partir, c'est complètement faux", a-t-il affirmé.

"D'ailleurs, c'est la divergence fondamentale entre nous et nos partenaires occidentaux au sein du Conseil de sécurité (de l'ONU), qui demandent justement que le président Assad parte avant qu'on commence les négociations", a-t-il poursuivi.

Lourd bilan des affrontements de vendredi

Au moins 128 personnes ont péri vendredi à travers le pays: 85 civils, 26 soldats et 17 rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits l'Homme.

Par ailleurs, plus de 300 personnes étaient décédées jeudi dans les violences en Syrie, soit "le bilan le plus lourd en 16 mois de révolte", selon un décompte de l'OSDH publié vendredi, alors que les combats se poursuivent à Damas.

La mission des observateurs de l'ONU prolongée

Le Conseil de sécurité de l'ONU a prolongé vendredi pour une "dernière période de 30 jours" la mission des 300 observateurs des Nations unies en Syrie.

Cette mesure a été adoptée alors que l'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine avait auparavant indiqué que la Russie mettrait son veto à la résolution.

Le vote a été unanime sur cette proposition présentée par les Européens (France, Allemagne, Portugal, Royaume-Uni).

Le Conseil devait se prononcer sur le sort de la Mission de supervision de l'ONU en Syrie (MISNUS) avant l'expiration de son mandat vendredi soir.

Fuite de 30'000 Syriens vers le Liban

Jusqu'à 30'000 Syriens ont fui au Liban durant les dernières 48 heures, a indiqué vendredi le porte-parole du Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés.

Autre voisin de la Syrie, l'Irak a annoncé ne plus être en mesure d'accueillir de nouveaux réfugiés, en raison de la situation sécuritaire dans le pays.