Le majordome du pape, accusé d'être à l'origine de fuites de documents confidentiels, a été libéré de prison et assigné à domicile, a annoncé le porte-parole du Vatican.
Arrêté le 23 mai en possession de documents ultra-confidentiels provenant de la correspondance privée du pape, le majordome "résidera avec sa famille" au Vatican et ses contacts avec l'extérieur seront étroitement réglementés, a précisé samedi le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. Mais "sa détention n'est plus nécessaire".
D'ici début août au plus tard, la justice vaticane décidera si un procès doit être ouvert contre lui, a ajouté le porte-parole.
"Vol aggravé"
Le majordome est accusé de "vol aggravé" pour avoir pris sur le bureau de son supérieur hiérarchique, Mgr Georg Gänswein, secrétaire particulier du pape, messages, lettres et mails ultra-secrets, dont certains adressés à Joseph Ratzinger, et les avoir photocopiés en secret pour les transmettre à l'extérieur du Vatican, notamment à des médias.
Depuis son arrestation, les investigations se poursuivent à deux niveaux: la commission de trois cardinaux, qui est investie de larges pouvoirs et rend compte directement au pape, et l'instruction judiciaire qui doit décider s'il convient de juger . En cas de procès, le majordome risque entre un et six ans de prison. Le pape peut également décider de le gracier.
agences/mre
"Pas de motivation extérieure"
"Les motivations qui l'ont poussé à faire certaines choses sont toutes personnelles. Il n'a eu aucune motivation extérieure", a déclaré samedi Carlo Fusco, l'avocat du majordome, après avoir assisté son client lors d'un interrogatoire qui a duré sept heures.
"Nous pouvons dire de façon absolument certaine qu'il ne faisait partie d'aucun réseau ni d'aucun complot, que ce soit au Vatican ou en dehors", a-t-il ajouté.
L'avocat répondait ainsi indirectement à plusieurs spécialistes du Vatican pour qui le majordome n'a pas pu agir isolément dans cette affaire.
Mais selon son avocat, il a été "mû par le désir de faire quelque chose qui serait un acte d'assistance, un acte d'amour envers le pape".
A la question de savoir si son client avait pu agir dans le but d'"aider le pape à nettoyer l'Eglise", l'avocat a répondu: "C'est une façon de l'interpréter".