La rafle du Vél d'hiv, "un crime commis par la France", pour François Hollande
A l'occasion de la commémoration de la rafle du Vél d'hiv, à l'emplacement même de l'ancien Vélodrome où la plupart des 13'152 Juifs raflés furent parqués avant de disparaître dans les camps de la mort nazis, François Hollande a reconnu, 17 ans après Jacques Chirac, "la responsabilité" de la France dans "ce crime".
"Nous devons aux martyrs juifs du Vélodrome d'Hiver la vérité sur ce qui s'est passé il y a 70 ans" et "la vérité, c'est que ce crime fut commis en France, par la France", a martelé le chef de l'Etat.
"La vérité est dure, cruelle" mais "la vérité, c'est que la police française, sur la base des listes qu'elle avait elle-même établies, s'est chargée d'arrêter des milliers d'innocents", qu'ils ont été escortés "par la gendarmerie française jusqu'au camp d'internement", "la vérité, c'est que pas un soldat allemand, pas un seul, ne fut mobilisé", a-t-il insisté.
Hollande se différencie de Mitterrand
François Hollande a tenu à rendre hommage à Jacques Chirac dont "le grand mérite (...) est d'avoir reconnu ici-même, le 16 juillet 1995, cette vérité". L'ancien président avait été le premier à reconnaître la responsabilité de la France dans la déportation des Juifs, alors que le général de Gaulle, au pouvoir de 1958 à 1969 puis François Mitterrand (1981-1995) s'y étaient toujours refusé, estimant il n'y avait eu, durant l'occupation allemande, qu'une seule France légitime, celle de la France libre représentée par le général de Gaulle en exil.
Au total, 75'500 Juifs ont été déportés vers les camps de la mort nazis sur les 320'000 qui vivaient en France au début de l'Occupation. Seulement 2500 y survécurent.
afp/mre
En lutte contre l'antisémitisme
François Holande a affirmé que la République pourchasserait "avec la plus grande détermination" l'antisémitisme, qui n'est "pas une opinion mais une abjection".
Il a rappelé l'assassinat, en mars, de trois enfants juifs, par le jihadiste Mohamed Merah dans le sud-ouest de la France: "il y a quatre mois, à Toulouse, des enfants mouraient pour la même raison que ceux du Vél d'Hiv: parce qu'ils étaient juifs".
"La sécurité des Juifs de France n'est pas l'affaire des Juifs, c'est celle de tous les Français, et j'entends qu'elle soit garantie en toutes circonstances et en tous lieux", a-t-il dit.