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La Turquie bloque le passage des camions à la frontière avec la Syrie

Un soldat l'Armée syrienne libre arpente les décombres d'une maison dans le nord du pays. [Umit Bektas]
Un soldat l'Armée syrienne libre arpente les décombres d'une maison dans le nord du pays. - [Umit Bektas]
La Turquie a pris la décision de bloquer le passage des camions à ses frontières avec la Syrie, coupant une route de ravitaillement importante pour Damas. Sur le front des combats, la tension restait vive mercredi à Alep.

La Turquie a décidé mercredi de bloquer le passage des camions à ses frontières avec la Syrie, coupant une route de ravitaillement importante pour Damas, alors que les combats se poursuivaient mercredi à Alep pour la cinquième journée consécutive. En revanche, les Syriens cherchant refuge en Turquie ou voulant se ravitailler seront autorisés à passer.

Une question de sécurité

Le ministre de l'Economie Zafer Caglayan a justifié cette fermeture pour des raisons de sécurité. "Nous avons de sérieuses inquiétudes pour la sécurité des camions turcs en ce qui concerne leur entrée et leur sortie de Syrie", a-t-il souligné.

Les rebelles syriens se sont emparés de trois postes-frontières entre les deux pays la semaine dernière, et des dizaines de camions turcs ont été pillés ou brûlés après la prise du point de passage de Bab el-Hawa.

Les combats continuent à Alep

A une soixantaine de kilomètres de là, la capitale commerciale Alep connaît son cinquième jour d'affrontements entre les rebelles opposés au régime du président Bachar el-Assad et les forces gouvernementales. "La situation est actuellement très difficile. Il y a des bombardements sur des zones civiles, et depuis hier (mardi NDLR), une quarantaine de personnes ont été tuées", a souligné le militant Mohamed Saeed, basé à Alep.

"Les fusillades et les affrontements sont incessants", a-t-il ajouté, décrivant de violents combats dans plusieurs quartiers de la ville. D'après lui, les forces gouvernementales répondaient de manière sporadiques et les rebelles avaient réussi à garder le contrôle de plusieurs zones du nord-est d'Alep.

L'agence de presse officielle SANA a affirmé que les soldats de l'armée syrienne chassaient les rebelles, notamment dans leur fief de Sakhour.

Les habitants du quartier de Sukkari, dans le sud de la ville, fuyaient les lieux mercredi matin, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme. Sur une vidéo diffusée par les militants, on voit un commissariat de police en feu, dans le quartier d'Al-Kelassad (sud d'Alep) et on entend des coups de feu. D'après un bilan établi par l'OSDH, une vingtaine de personnes ont été tuées dans les affrontements à Alep mardi.

agences/hof

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Une Constitution post-Assad en préparation

Un groupe d'une cinquantaine d'opposants syriens travaillent à Berlin à la rédaction d'une nouvelle Constitution dans l'optique d'une éventuelle chute du régime de Bachar al-Assad, a annoncé mercredi la Fondation Sciences et Politique (SWP), qui les aide.

Ce groupe est composé d'anciens généraux, d'experts économiques et juridiques, et de représentants de toutes les composantes ethniques ou religieuses de la Syrie, a précisé la Fondation.

Ce projet a été initié par l'Institut américain pour la Paix (USIP), a ajouté la SWP.

Le résultat de leurs travaux devrait être présenté publiquement début août.

Les observateurs de l'ONU s'en vont

La moitié des 300 observateurs de l'ONU, dont le mandat s'achève dans moins d'un mois, ont quitté la Syrie, a affirmé mercredi à Damas le chef des opérations de maintien de la paix de l'ONU, Hervé Ladsous.

Les 300 observateurs militaires non armés, accompagnés d'une centaine d'experts civils, avaient été déployés en avril afin de surveiller un cessez-le-feu qui n'a jamais été respecté.

Ils avaient dû renoncer à la mi-juin à patrouiller sur le terrain en raison de l'intensification des combats.

Vendredi, l'ONU a prolongé pour une "ultime période de 30 jours" la mission de ses observateurs en Syrie.

Le Liban proteste auprès de la Syrie

Beyrouth et Damas se sont accusés mutuellement mercredi de violations de leur frontière commune, un évènement inédit dans les relations entre deux pays.

C'est la première fois que Beyrouth proteste officiellement auprès de Damas, ancienne puissance de tutelle pendant 30 ans au Liban, depuis le retrait des troupes syriennes du petit pays en 2005.

Nouvelles défections

Deux nouveaux diplomates syriens ont annoncé leur défection.

Il s'agit de l'envoyée de Damas à Chypre, Lamia al-Hariri, et de son époux Abdel Latif Dabbagh, ancien ambassadeur aux Emirats arabes unis, a annoncé le Conseil national syrien.