Une partie des victimes de Madoff est en voie d'être remboursée
Le liquidateur chargé de dédommager les victimes de l'affaire Madoff a annoncé jeudi qu'il avait demandé au tribunal des faillites mardi la permission de débloquer une nouvelle tranche comprise entre 1,5 et 2,4 milliards de dollars pour rembourser les investisseurs floués.
"Cette deuxième somme, combinée avec les fonds déjà rendus au clients de Bernard Madoff, satisferait (...) environ 50% des demandes déjà jugées recevables", affirme un communiqué du liquidateur Irving Picard. Déjà l'an dernier il avait pu débloquer quelque 312 millions de dollars, "premier retour de fonds volés aux clients escroqués par Madoff", et procéder à d'autres versements anticipés.
Intérêts demandés
Un avocat d'Irving Picard, David Sheehan, a précisé que les remboursements se heurtaient encore à "des problèmes, surtout des objections" soulevées par des épargnants qui souhaitent que soient pris en compte les intérêts des sommes confiées pendant plusieurs années au fonds de Bernard Madoff.
Toutefois, la législation destinée à protéger les investisseurs "ne prévoit pas d'ajustements selon les intérêts ou l'inflation", et qu'en tout état de cause, de tels ajustements seraient faits au détriment d'investisseurs "n'ayant pas encore récupéré le principal investi", rappelle l'avocat.
ats/bri
Plus de 9 milliards déjà récoltés
L'administrateur judiciaire a jusqu'à présent recueilli près de 9,1 milliards de dollars.
Ce montant représente plus de la moitié des quelque 17,3 milliards de dollars perdus par les victimes ayant déposé plainte auprès du liquidateur.
L'affaire Madoff
Bernard Madoff, 72 ans, a été condamné en 2009 à 150 ans de prison pour cette escroquerie, la plus grosse fraude boursière connue à ce jour.
La méthode de Bernard Madoff consistait à piocher dans les finances des nouveaux clients pour rétribuer ou rembourser les clients plus anciens. Cette fraude pyramidale est estimée entre 23 et plus de 65 milliards de dollars, selon que l'on prenne en compte ou non les intérêts.
L'affaire avait éclaté fin 2008, lorsque avec la crise, un nombre croissant d'investisseurs avaient demandé à récupérer leur dû.