"Je suis convaincue, sur la base des preuves rassemblées de sources crédibles et diverses, que des crimes contre l'humanité et des crimes de guerre ont été et continuent d'être commis en Syrie", a affirmé la Haut Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay dans une déclaration écrite qui détaille les exactions commises par l'armée syrienne et les rebelles.
La Haut Commissaire a exprimé sa profonde inquiétude quant aux menaces croissantes qui pèsent sur la population civile en raison de l'escalade des combats dans de nombreux villages et villes, y compris Damas et Alep.
"J'ai reçu des informations encore non confirmées d'atrocités, dont des exécutions sommaires et des tirs de francs-tireurs contre des civils pendant les récents combats dans les faubourgs de Damas", a affirmé Navi Pillay.
Bataille en préparation à Alep
La responsable de l'ONU s'est déclarée particulièrement préoccupée par la possibilité d'"une confrontation imminente majeure" à Alep, deuxième ville de Syrie. Elle a exhorté le gouvernement syrien et l'opposition armée à respecter les règles du droit international humanitaire et à protéger la population civile en rappelant qu'une obligation d'avertissement est requise.
La bataille que s'apprêtent à engager les forces régulières et les rebelles pour le contrôle d'Alep s'annonce comme décisive pour l'issue du conflit sanglant qui déchire le pays depuis plus de 16 mois, estiment des experts.
L'armée et les insurgés ont massé d'importantes forces dans et autour de la ville et le quotidien al-Watan, proche du pouvoir, titrait jeudi avec emphase: "Alep, la Mère de toutes les batailles".
Et vendredi, plusieurs quartiers de la ville étaient mitraillés par les hélicoptères des forces du régime syrien, qui prévoient un assaut décisif vendredi ou samedi contre les rebelles dans la deuxième ville de Syrie.
agences/mre
Un enfant tué à la frontière jordanienne
Un enfant syrien de trois ans est mort vendredi après avoir été touché par des tirs des troupes du régime de Bachar al-Assad alors qu'il tentait de passer avec sa famille en Jordanie voisine pour fuir les violences, a annoncé le porte-parole du gouvernement jordanien.
En outre, un soldat jordanien a été blessé dans l'incident qui a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué Zayed Hammad, président de l'association caritative islamique Kitab wal Sunna qui vient en aide à plus de 50'000 réfugiés syriens dans le royaume.
"Un groupe de réfugiés syriens a essuyé des tirs alors qu'il tentait de passer la frontière, ce qui a causé la mort d'un enfant", a indiqué le ministre de l'Information jordanien.
"Les soldats jordaniens tentaient de les protéger afin qu'ils passent la frontière lorsque l'armée syrienne a ouvert le feu sur eux. L'armée jordanienne a répliqué et leur a permis de traverser", a-t-il ajouté.
Libération de deux photographes
Deux photographes néerlandais et britanniques, enlevés le 19 juillet dans le nord de la Syrie, ont été libérés jeudi et ont regagné la Turquie, a-t-on appris vendredi auprès du ministère néerlandais des Affaires étrangères.
Jeroen Oerlemans, 42 ans, un photographe indépendant, avait été enlevé dans le nord de la Syrie avec un autre photographe indépendant, le Britannique John Cantlie.
Le photographe néerlandais est "blessé mais va relativement bien". L'enlèvement n'avait pas été rendu public à la demande des familles et "dans l'intérêt des deux journalistes".