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Pas de traité sur le commerce des armes à l'ONU

Des appels pour un meilleur contrôle du commerce des armes se font entendre un peu partout. [Manpreet Romana]
Des appels pour un meilleur contrôle du commerce des armes se font entendre un peu partout. - [Manpreet Romana]
Les négociations à l'ONU sur la mise en place du premier traité sur le commerce des armes conventionnelles se sont soldées par un échec vendredi à New York. Elles devraient reprendre ultérieurement, selon le président de la conférence.

"Certains pays ne l'aimaient pas mais l'immense majorité étaient d'accord avec le projet de traité sur le commerce des armes conventionnelles que j'avais proposé", a regretté vendredi soir à New York l'Argentin Roberto Garcia Moritan. "Nous allons continuer de travailler sur cette base". La conférence, ouverte début juillet, devait décider par consensus entre les 193 pays membres.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est déclaré "déçu" de l'échec des négociations. "C'est un recul" après plusieurs années de travaux préparatoires et quatre semaines de négociations, a-t-il déploré. "Mais cela ne signifie pas l'abandon" de ce traité car les Etats membres "ont accepté de poursuivre ce noble objectif".

Un marché à 70 milliards de dollars

Interrogé sur la suite des événements, Roberto Garcia Moritan a indiqué qu'une des possibilités était "de demander à l'Assemblée générale (de l'ONU) de prendre une décision", c'est-à-dire de décider s'il doit y avoir de nouvelles négociations et quand. La prochaine session de l'Assemblée générale se tient fin septembre à New York.

Le traité devrait réglementer le commerce des armes conventionnelles. Un marché estimé à 70 milliards de dollars par an (68 milliards de francs). Les partisans d'un contrôle international des armes rappellent qu'une personne meurt chaque minute dans le monde du fait de la violence armée.

Plusieurs associations, dont Amnesty international et Oxfam, avaient critiqué la première ébauche du traité proposée mardi par Roberto Moritan. Elles déploraient "des échappatoires et des ambiguïtés", notamment une liste d'armements restrictive et un manque de précisions sur les munitions.

La Suisse et les armes

De son côté, la Suisse désirait que certains points de l'ébauche soient renforcés. Le texte devrait inclure le commerce d'armes légères et de petit calibre, comme les pistolets et les fusils d'assaut, avait indiqué mercredi Erwin Bollinger, le chef de la délégation helvétique.

Ce dernier s'est dit déçu du résultat de la conférence, toutefois ce n'est pas un insuccès total, a-t-il déclaré vendredi soir aux représentants de la presse. Un aspect positif est que le projet de résolution joint au rapport du président devient un document officiel de l'ONU, signale-t-il.

En 2011, la Suisse a exporté du matériel de guerre pour 872,7 millions de francs dans 68 pays, soit 36% de plus que l'année précédente. Ce commerce a constitué 0,42% de l'ensemble des exportations helvétiques l'an dernier.

agences/dk

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Des pays attentistes et d'autres récalcitrants

Les Etats-Unis - environ 40% du commerce mondial des armements - et la Russie ont demandé davantage de temps pour se prononcer.

Plusieurs autres pays, dont la Chine, l'Inde, l'Indonésie et l'Egypte, ont emboîté le pas à Washington en réclamant un délai.

Un petit groupe d'Etats (Syrie, Iran, Corée du Nord, Cuba entre autres) se sont efforcés depuis le début de bloquer l'émergence d'un traité contraignant.

Il faudra 65 ratifications pour que le traité entre en vigueur.