Les rebelles ont pris mardi pour cible des lieux symboles du pouvoir à Alep attaquant le tribunal militaire, une branche du parti Baas et prenant deux commissariats dans la capitale économique de la Syrie où se joue depuis dix jours une bataille déterminante.
Au moins 61 personnes ont été tuées dans les violences à travers le pays, dont 40 policiers lors de ces assauts menés par des "centaines de rebelles" à Alep, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des combats ont éclaté par ailleurs près du siège des puissants renseignements aériens, dans le quartier d'al-Zahra dans l'ouest ainsi qu'à la périphérie du quartier Salaheddine au sud-ouest d'Alep, principal bastion rebelle assiégé par les troupes régulières.
Les forces gouvernementales et les rebelles envoyaient mardi des renforts vers Alep "pour une bataille décisive qui devrait durer des semaines", a affirmé une source de sécurité syrienne. Mais alors que l'armée syrienne pilonnait la ville chaque jour depuis l'ouverture du front d'Alep le 20 juillet, aucun bombardement n'a plus été entendu depuis mardi matin.
Une source de sécurité à Damas a affirmé à l'AFP que l'armée avait repris lundi une partie de Salaheddine mais qu'elle faisait face "à une très forte résistance". Les rebelles ont en revanche nié que l'armée ait "avancé d'un seul mètre".
agences/rber/ptur
200'000 déplacés en deux jours
Le front d'Alep a été ouvert le 20 juillet et l'assaut de l'armée a été donné samedi après l'arrivée de renforts militaires dans la ville. Les bombardements par hélicoptères et à l'artillerie lourde dans cette ville de 2,5 millions d'habitants et ses environs ont jeté sur les routes ces deux derniers jours quelque 200'000 personnes, selon l'ONU.
Nouvelles défections de haut rang
Le régime a accusé le coup de deux nouvelles défections: le chargé d'affaires syrien à Londres, Khaled al-Ayoubi, et le consul de Syrie en Arménie, Mohammad Houssam Hafez, ont démissionné pour marquer leur refus de la répression. Quatre autres diplomates syriens avaient déjà fait défection.
Pour sa part, l'opposant syrien Haytham al-Maleh a annoncé au Caire avoir été chargé par une coalition de Syriens "indépendants, sans affiliation politique" de former un gouvernement en exil qui sera basé dans la capitale égyptienne. Il a expliqué cette décision par la crainte d'un "vide" en cas de chute du président Bachar al-Assad.