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La veuve d'Arafat dépose une plainte en France contre X pour "assassinat"

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Le leader palestinien Yasser Arafat avec son épouse Souha, le 29 octobre 2004.
Suite à la mise en évidence par l'hôpital lausannois du CHUV de traces de polonium sur les habits de Yasser Arafat, la veuve du leader palestinien a déposé mardi une plainte pour assassinat en France.

La veuve de Yasser Arafat a déposé mardi plainte contre X pour "assassinat" à Nanterre en France. Cette démarche fait suite à des informations selon lesquelles l'exprésident de l'Autorité palestinienne, mort en 2004 en France, pourrait avoir été empoisonné.

Dans un communiqué, Souha Arafat précise agir au nom aussi de sa fille mineure Zahwa et assure qu'elle n'accuse personne.

"Cette plainte pour assassinat dirigée contre X - de telle sorte que Souha et Zahwa Arafat n'accusent personne: ni Etat, ni groupement, ni individu - n'a d'autre objet que d'établir la vérité en mémoire de leur mari et père", écrit-elle.

Après avis du procureur de Nanterre, Philippe Courroye, le doyen des juges devra déterminer les suites à donner à cette plainte, susceptible de donner lieu à une enquête de police s'il est conclu que la France est compétente juridiquement et que les griefs sont suffisamment sérieux.

Compétence territoriale

La justice française devra dire s'il est légalement possible d'enquêter sur un empoisonnement éventuel qui, par hypothèse, se serait déroulé à l'étranger et aurait abouti à un décès sur son territoire. Il est probable juridiquement qu'une procédure soit lancée au moins pour répondre à ces questions légales, a dit un magistrat étranger au dossier.

Yasser Arafat est décédé à l'hôpital militaire de Percy, en région parisienne, le 11 novembre 2004, à l'âge de 75 ans. C'est le lieu de ce décès qui désigne le tribunal de Nanterre. Les avocats français ont choisi le terme d'"assassinat" et non d'"empoisonnement" comme chef d'accusation pour tenter de convaincre la justice qu'elle est territorialement compétente pour instruire ces faits.

agences/rber

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Les ramifications suisses

Selon l'avocat suisse de Souha Arafat, Me Marc Bonnant, la procédure devrait connaître deux phases: "La première, c'est l'investigation parisienne, avec l'hôpital, les dossiers de l'hôpital, les expertises."

"Et, très vite, la justice va vouloir avoir le dossier suisse. Après commission rogatoire, elle va interroger les experts suisses, leur demander éventuellement des prolongements d'analyse", avait-il expliqué mi-juillet au "Matin Dimanche".

L'Institut de radiophysique du CHUV à Lausanne avait découvert "une quantité anormale de polonium" sur des effets personnels du raïs, après analyse d'échantillons biologiques, avait révélé la chaîne de télévision qatarie "Al-Jazeera" début juillet.

La thèse du meutre

L'Autorité palestinienne avait donné par la suite son feu vert pour l'exhumation à Ramallah du corps de Yasser Arafat mais aucune date n'a encore été fixée. Le président Mahmoud Abbas avait également décidé de charger les experts lausannois d'effectuer des prélévements sur les restes de Yasser Arafat.

Dans plusieurs déclarations antérieures à la plainte, Souha Arafat a dit croire à la thèse d'un meurtre, soulignant qu'Israël et les Etats-Unis considéraient à l'époque que son mari était un obstacle à la paix au Proche-Orient. Israël a démenti toute implication dans le décès du leader historique palestinien dès 2004.