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Un village belge s'oppose à l'arrivée éventuelle de l'ex-femme de Dutroux

Manif contre l'ex-femme de Dutroux récemment libérée
Manif contre l'ex-femme de Dutroux récemment libérée / L'actu en vidéo / 56 sec. / le 3 août 2012
Des centaines de personnes se sont rassemblées vendredi à Malonne, dans le sud de la Belgique, pour protester contre l’éventuelle arrivée dans le village de l’ex-femme du pédophile Marc Dutroux. Celle-ci pourrait bénéficier prochainement d’une libération anticipée.

A Malonne, la foule portait des ballons blancs, en hommage aux enfants victimes du couple, ou noirs, pour protester contre la décision de libération anticipée prise mardi par le Tribunal d'application des peines (TAP) de Mons. Le cortège s'est approché du monastère des soeurs clarisses qui doit accueillir l'ex-épouse de Marc Dutroux.

"Honte à qui? A la justice!"

Arrivé à proximité du couvent, situé sur les hauteurs du village, des sifflets et des cris ont fusé: "Honteux, honteux! En prison, en prison!" "Honte à qui? A la justice!". Puis c'est le traditionnel lâcher des ballons, sous les applaudissements. Quelques manifestants se sont attardés plus d'une heure en contrebas du monastère, dont le portail est barré d'un grand "Non" tagué cette semaine par des inconnus.

L’ex-femme de Marc Dutroux, une ancienne institutrice âgée aujourd'hui de 52 ans, avait été reconnue coupable d'avoir séquestré plusieurs des jeunes victimes de son ancien mari et d'avoir laissé mourir de faim deux fillettes âgées de huit ans, emmurées dans un cachot. Marc Dutroux a été condamné à la perpétuité.

Dès mardi, le parquet général de Mons avait introduit un pourvoi en cassation contre la décision de remise en liberté. La plus haute juridiction du pays doit se prononcer avant la fin du mois, mais uniquement sur des questions de procédure. En attendant, l'ex-femme de Marc Dutroux reste derrière les barreaux.

Débat sur le fonctionnement des tribunaux

La décision du TAP, dénoncée par les familles des victimes, a relancé le débat sur le fonctionnement de ces tribunaux créés justement après l'affaire Marc Dutroux. Des magistrats et des responsables politiques ont demandé que les décisions de remise en liberté puissent faire l'objet d'un appel sur le fond, et que les victimes soient consultées durant la procédure, ce qui n'est pas le cas jusqu'à présent. Plusieurs partis ont réclamé l'instauration de peines incompressibles pour les crimes les plus graves.

Incarcérée depuis son arrestation en 1996, l’ex-femme de Marc Dutroux a purgé 16 ans de prison, soit un peu plus de la moitié des 30 ans de réclusion auxquels elle a été condamnée. Si elle devrait mener une vie "discrète" au sein du monastère, selon son avocat, rien ne l'empêchera légalement d'en sortir, une perspective redoutée par les habitants du petit village, qui compte plusieurs écoles et crèches.

afp/bkel

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