Dressant le bilan de ses sept premiers mois à la tête du pays, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a annoncé la poursuite de sa politique de réformes destinées à redresser les comptes publics. Il a toutefois promis qu'il ne "toucherait pas aux retraites" en 2013.
Si Mariano Rajoy a toujours affirmé, depuis sa campagne électorale de l'automne 2011, qu'il ne s'attaquerait pas aux retraites, d'autres mesures ont suscité la grogne des Espagnols. Parmi celles qui ont été annoncées en juillet, le gouvernement a décidé de supprimer cette année la prime de Noël pour les fonctionnaires, équivalente à un mois de salaire, et de réduire les indemnités pour les chômeurs (lire Le gouvernement espagnol annonce de nouvelles mesures d'austérité).
"Une tâche immense"
Avec la hausse de la TVA qui entrera en vigueur le 1er septembre, ces initiatives ont fait monter le mécontentement social. "Ce ne sont pas des mesures populaires", a admis le chef du gouvernement. Nous ne promettons pas de miracles. C'est une tâche immense, mais pas une tâche impossible".
Citant la lutte contre le chômage comme sa première priorité, alors que le nombre de sans-emploi atteint le taux record de 24,63% des actifs, il a indiqué "ne pas avoir décidé" si l'indemnité de 400 euros (480 francs) pour les chômeurs de longue durée, mise en place par le précédent gouvernement socialiste et qui expire à la mi-août, serait prolongée.
ats/ptur
Mariano Rajoy "étudiera" les mesures de la BCE avant de se décider sur un sauvetage
Interrogé sur l'éventualité d'un sauvetage global de l'économie espagnole, Mariano Rajoy a dit vouloir "étudier" les nouvelles mesures envisagées par la Banque centrale européenne (BCE) avant de décider s'il y ferait appel.
"Je veux connaître ces mesures", savoir "si elles sont adéquates", et "alors je prendrai la meilleure décision pour l'intérêt général des Espagnols", a-t-il déclaré . "Quel procédé serait utilisé?", "Que compte-t-on acheter sur le marché secondaire?", s'est-il interrogé à propos des annonces d'éventuelles interventions de la BCE sur le marché de la dette.
"Nous ne le savons pas" encore et "ne pouvons pas agir de façon irresponsable", a-t-il affirmé. Il a ainsi botté une nouvelle fois en touche, évitant de dire si l'Espagne allait céder et demander de l'aide afin de soulager l'énorme pression des marchés qui a propulsé à des sommets les taux qu'elle doit offrir pour se financer.
Plan budgétaire envoyé à la Commission européenne
Le Conseil des ministres espagnol a récemment adopté un plan budgétaire totalisant 102 milliards d'euros d'économies d'ici à 2014, exigé par Bruxelles qui, en juillet, avait accordé en contrepartie à l'Espagne un assouplissement de ses objectifs de déficit.
Ce plan, envoyé vendredi à la Commission européenne, inclut les 65 milliards d'économies déjà annoncées en juillet. S'y ajoutent d'autres mesures, pour partie imputées aux régions autonomes dans les domaines de l'éducation et de la santé.