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Les combats se poursuivent en Syrie sur fond d'exode de la population

Cette photo non datée fournie le 08 août dernier par l'agence officielle syrienne Sana montre des soldats de l'armée combattant contre des rebelles dans les rues d'Alep.
Cette photo non datée fournie le 08 août dernier par l'agence officielle syrienne Sana montre des soldats de l'armée aux prises avec des rebelles dans les rues d'Alep.
Les combats entre forces syriennes et insurgés se poursuivaient vendredi à Alep et à la périphérie de Damas. Pour la première fois, le CICR est parvenu à acheminer des vivres à Alep. Pendant ce temps, le flux des réfugiés ne tarit pas.

Des accrochages avaient lieu à nouveau vendredi dans certaines parties du quartier emblématique de Salaheddine à Alep, dans le nord de la Syrie. La veille, les rebelles avaient effectué un "retrait tactique" en raison d'un bombardement intense par l'armée syrienne, selon un chef local rebelle.

Bombardements à Alep

Dans le même temps, l'armée pilonnait Salaheddine et plusieurs autres quartiers rebelles d'Alep, dont Sahour et Hanano, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). A Hanano, quatre bombes larguées par un Mig 21 sont tombées vers 05h00, (04h00 en Suisse), l'une dans la cour du quartier général de l'Armée syrienne libre (ASL) et l'autre sur un immeuble d'habitations où il y a eu plusieurs blessés, selon des journalistes de l'AFP sur place.

Les Syriens sont de plus en plus nombreux à prendre le chemin de l'exode. [KEYSTONE - Jamal Nasrallah]
Les Syriens sont de plus en plus nombreux à prendre le chemin de l'exode. [KEYSTONE - Jamal Nasrallah]

Très remontés, les occupants ont crié leur colère contre les Etats-Unis et la France qui soutiennent la rébellion. "On est avec l'Armée syrienne libre, mais c'est aussi à cause d'elle que tout cela est arrivé", a dit le propriétaire d'un appartement touché. Dans la rue, une bombe n'avait pas explosé. Des habitants tournaient autour en criant "Allah Akbar" (Dieu est le plus grand).

Dix morts dans la destruction d'une boulangerie

Dans le quartier de Tariq al-Bab, dans l'est d'Alep, la destruction d'une boulangerie par des tirs d'artillerie vendredi après-midi a fait une dizaine de morts, ont constaté des journalistes de l'AFP. Au moins trois enfants ont été tués et une vingtaine de personnes blessées, ont précisé les journalistes. La bombe est tombée au moment où des centaines d'habitants faisaient leurs courses et une importante queue s'était formée devant cette boulangerie située dans un quartier contrôlé par les rebelles de l'ASL.

En outre, une manifestation organisée tous les vendredis après la prière depuis le début de la révolte en mars 2011 a été violemment réprimée dans un quartier bourgeois (Nouvel Alep) sous contrôle de l'armée. Celle-ci a ouvert le feu sur la foule, tuant d'une balle dans la tête un étudiant de 19 ans, a affirmé l'OSDH.

Par ailleurs, la citadelle d'Alep, inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, a été touchée par un obus tiré par l'armée syrienne, a indiqué vendredi le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition. Selon ce dernier, seules les forces alliées au régime possèdent ce genre d'arme.

Aéroport attaqué

De son côté, l'armée syrienne a repoussé vendredi une attaque contre l'aéroport international d'Alep menée par les rebelles et a tué la plupart des assaillants, a annoncé l'agence officielle Sana. Un commandant de l'ASL a confirmé à l'AFP l'attaque sans donner de détails.

A Damas, des habitants ont entendu de fortes explosions vendredi, provenant de bombardements sur des positions à la périphérie de la ville. Et trois journalistes syriens travaillant pour une chaîne d'Etat syrienne ont été capturés par les rebelles alors qu'ils accompagnaient l'armée dans une opération près de la capitale, selon l'OSDH.

agences/bkel

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Le CICR parvient à acheminer des vivres à Alep

Un convoi du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) est parvenu à acheminer jeudi des denrées et des médicaments à Alep pour la première fois depuis le début des violents combats qui opposent l'armée aux insurgés dans la capitale économique de Syrie.

Les camions du CICR ont apporté de quoi nourrir 12’500 personnes et soigner un millier de blessés, a précisé l'organisation dans un communiqué.

"Malgré des conditions de sécurité difficiles, le convoi a réussi à pénétrer dans la ville", a déclaré le porte-parole du CICR Hicham Hassam.

"L'aide sera distribuée par le Croissant rouge arabe syrien, qui aide des milliers de personnes installées dans 80 écoles autour d'Alep", a-t-il ajouté.

Le CICR a temporairement évacué de Syrie certains de ses expatriés il y a deux semaines. La plupart des 50 humanitaires actuellement déployés dans le pays sont à Damas.

Le Croissant rouge a lui dû suspendre il y a deux semaines la plupart de ses activités à Alep en raison d'"un danger extrême sur le terrain" mais plusieurs dizaines de ses bénévoles continuent d'y travailler, a précisé Marianne Gasser, cheffe de la délégation du CICR pour la Syrie.

Londres accroît son soutien aux rebelles

La Grande-Bretagne va fournir une aide supplémentaire de cinq millions de livres sterling (7,6 millions de francs) à l'insurrection syrienne, a annoncé vendredi le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague.

Londres n'enverra pas d'armes, mais des équipements de communication dont des téléphones par satellite, des groupes électrogènes et des équipements médicaux, a précisé William Hague dans le Times.

Les contacts diplomatiques avec la branche politique de l'Armée syrienne libre vont par ailleurs être intensifiés, a ajouté le chef de la diplomatie britannique.

L’exode se poursuit

Les Syriens continuent à fuir par milliers chaque jour, selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.

Les bureaux du HCR en Turquie, en Liban, en Jordanie et en Irak ont tous enregistré cette semaine une forte augmentation du nombre de personnes inscrites comme réfugiés, ou en passe de l'être, a expliqué un porte-parole de l'agence onusienne, Adrian Edwards.

Mais, a-t-il ajouté devant la presse à Genève, "nous savons qu'il y a des populations importantes de réfugiés qui n'ont pas été recensées".

D'après les derniers chiffres en date, a précisé Adrian Edwards, on compte 50’227 réfugiés syriens en Turquie, dont plus de 6000 sont arrivés au cours de la semaine, beaucoup en provenance d'Alep.

On dénombre par ailleurs 45’869 réfugiés en Jordanie, 36’841 au Liban et 13’587 en Irak.