Le candidat républicain à la Maison Blanche, Mitt Romney, a choisi le parlementaire Paul Ryan comme colistier, a annoncé la direction de la campagne dans un communiqué. "Romney-Ryan, c'est le ticket républicain", annonce le bref communiqué.
La nouvelle a été annoncée officiellement par Mitt Romney dans le port de Norfolk, à bord du USS Wisconsin, un navire de guerre de la seconde guerre mondiale qui avait également servi pendant la première guerre du Golfe en 1991.
Cette décision intervient à deux semaines de la convention nationale du Parti républicain à Tampa, en Floride, qui investira formellement Mitt Romney et son colistier pour affronter le président démocrate sortant Barack Obama et son vice-président Joe Biden en novembre.
Choix du conservatisme
En choisissant comme colistier le jeune faucon aux dents longues Paul Ryan, ennemi juré du déficit et des dépenses publiques, le candidat républicain à la Maison Blanche, Mitt Romney, opte pour le chantre du conservatisme fiscal au risque de déplaire aux électeurs indécis.
A à peine 42 ans, Paul Ryan est devenu l'un des élus républicains les plus influents de la Chambre des représentants, en prenant début 2011 la tête de la très influente commission du Budget et en s'attaquant à l'un des dossiers les plus conflictuels avec les démocrates: la dette faramineuse de l'Etat.
afp/ap/pbug
Paul Ryan en bref
Né et élevé à Janesville, dans le sud-est du Wisconsin, comme plusieurs générations avant lui, Paul Ryan, catholique pratiquant, reste marqué par la mort de son père alors qu'il était au lycée. Une perte qui a poussé cet étudiant sérieux à se renfermer sur lui-même, à rejoindre les clubs de latin et d'histoire à l'école, et à dévorer les livres de la théoricienne du capitalisme, Ayn Rand.
"J'ai grandi très vite", confiait-il dans une interview au New Yorker. Travaillant dès le début des années 1990 pour un sénateur du Wisconsin, puis comme rédacteur de discours de Jack Kemp, candidat à la vice-présidence des Etats-Unis en 1996, Ryan sera lui-même élu au Congrès à 28 ans.
Grimpant dans les rangs du parti, il se bat en 2004 pour tenter de privatiser la "Social Security", filet de sécurité du gouvernement pour les retraités, présageant déjà des futurs débats à venir. Nombre de conservateurs influents ont fait pression sur Mitt Romney pour qu'il choisisse comme colistier ce jeune faucon prêt à mettre sur la table des dossiers explosifs.
A l'inverse, certains experts doutent du bien-fondé de ce choix destiné à satisfaire la base conservatrice du parti et estiment que Mitt Romney pourrait ne pas convoiter le bon électorat en vue de l'élection du 6 novembre.
Gaffe lors de la présentation
Mitt Romney a provoqué les sourires samedi en présentant son colistier Paul Ryan, qu'il venait d'introduire, comme "le prochain président des Etats-Unis".
"Accueillez avec moi le prochain président des Etats-Unis, Paul Ryan", a lancé Mitt Romney avant de rapidement se corriger.
"De temps à autre, je suis connu pour faire des gaffes. Je ne me suis pas trompé sur cet homme", a-t-il ensuite dit tout sourire mais visiblement embarrassé.
Lors de la campagne présidentielle en 2008, Barack Obama avait lui aussi fait la même gaffe présentant son colistier, le sénateur Joe Biden, comme le "prochain président".
Sondages favorables à Obama
Les sondages donnent au président Obama une nette avance sur son rival républicain qui se retrouve sous pression à trois mois de la présidentielle de novembre.
Un sondage national Fox News paru jeudi plaçait M. Obama en tête avec 49% des intentions de vote contre 40% pour Mitt Romney. Une autre enquête réalisée par CNN le même jour donnait le président démocrate sortant à 52% contre 45% pour Mitt Romney.