Le majordome du pape, accusé de fuite de documents confidentiels, sera jugé pour vol aggravé et l'informaticien pour complicité, a indiqué le juge d'instruction Piero Bonnet dans un communiqué diffusé au Vatican. Le "complice" du majordome, dont le nom apparaît pour la première fois, est analyste et programmeur à la secrétairerie d'Etat, le gouvernement central du Vatican.
Lors d'un point de presse, le porte-parole du Vatican le père Federico Lombardi a affirmé que l'informaticien n'était pas vraiment un complice et qu'il avait eu "un rôle marginal".
Documents transmis à des journalistes
Le majordome, 46 ans, arrêté le 23 mai, a été assigné à son domicile au Vatican le 21 juillet après 53 jours de détention dans une cellule du palais de justice, derrière la basilique Saint-Pierre, en l'absence de prison. Jusqu'à présent, il était l'unique prévenu dans l'affaire Vatileaks, qui a vu des centaines de documents secrets transmis depuis janvier à des journalistes italiens.
Le suspect est accusé de s'être emparé sur le bureau de Mgr Georg Gänswein, secrétaire particulier du pape, de nombreux documents (lettres et courriels) ultra-secrets, dont certains adressés à Joseph Ratzinger, et les avoir photocopiés pour les transmettre à l'extérieur.
ats/vkiss
Le pape s'est senti "trahi"
Marié et père de trois enfants, homme pieux et discret, il avait commencé à travailler pour le pape en 2006 comme majordome. Il était chargé de préparer ses habits de cérémonie et l'accompagnait dans la papamobile. C'était "le premier et le dernier à voir le pape". Benoît XVI a ressenti cette trahison avec douleur, selon son entourage.