Cent jours après son élection, François Hollande a commencé à exécuter la liste de ses promesses électorales. Le "président normal" doit encore convaincre les Français qu'il est l'homme de la situation face à la crise de la zone euro et au conflit en Syrie.
54% des Français insatisfaits de l'action du socialiste
En moins de trois mois, François Hollande a largement tourné la page de la présidence de Nicolas Sarkozy, qualifié par la gauche de "président des riches", en prenant à rebours certaines de ses réformes. Mais un sondage publié samedi par Le Figaro, un quotidien de droite, a jeté un froid: 54% des sondés sont insatisfaits de l'action du président socialiste élu le 6 mai et entré en fonction le 15 mai, même si 57% lui savent gré de tenir ses engagements de campagne.
Pour l'avenir, 40% seulement des Français font confiance à François Hollande et au gouvernement pour trouver des solutions à la crise de la zone euro. Scepticisme encore plus fort sur le rétablissement des finances publiques, la lutte contre le chômage, la désindustrialisation, l'immigration clandestine ou l'insécurité.
Plusieurs promesses électorales tenues
Plusieurs réformes ont pourtant été menées à bien. L'impôt sur la fortune a été augmenté, les droits sur les grosses successions alourdis et la retraite à 60 ans rétablie pour les salariés ayant commencé à travailler avant 18 ans.
Le salaire minimum et certaines prestations sociales ont été augmentés, les loyers dans les villes où la spéculation flambe ont été encadrés et les rémunérations des grands patrons d'entreprises publiques ont été plafonnées.
Cependant, le gros morceau de la rentrée de François Hollande sera le bouclage du budget 2013, alors que la situation économique ne cesse de se dégrader: chômage de près de 10%, kyrielle de plans sociaux, et une entrée en récession annoncée pour l'automne par la Banque de France (lire encadré). Les principales critiques portent sur sa politique étrangère (voir ci-contre).
ats/afp/hof
Les dossiers de la rentrée
En vacances jusqu'au 21 août au plus tard, de nombreux dossiers attendront l'arbitrage de François Hollande et celui de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault à son retour.
Les contours de la tranche d'impôt à 75% sur les très hauts revenus est notamment une proposition marquante de sa campagne.
Les deux hommes devront aussi convaincre la majorité parlementaire de ratifier le traité de stabilité budgétaire européen, comme ils s'y sont engagés auprès de ses partenaires européens, malgré l'opposition des communistes et des réticences allant jusqu'aux bancs des élus socialistes.
Le gros morceau de la rentrée sera le bouclage du budget 2013, alors que la situation économique ne cesse de se dégrader: chômage de près de 10%, kyrielle de plans sociaux, et une entrée en récession annoncée pour l'automne par la Banque de France.
Une politique étrangère cible de critiques
C'est par dessus tout sur sa politique étrangère que l'opposition de droite fait porter ses principales attaques. Trois mois seulement après sa défaite, Nicolas Sarkozy a ainsi cessé sa cure de silence mardi pour mettre en cause implicitement l'attitude de François Hollande face à la crise syrienne.
Nicolas Sarkozy, qui avait été en pointe dans le conflit libyen, a fait savoir qu'il avait eu un entretien téléphonique avec le président du Conseil national syrien - le principal organe de l'opposition - Abdel Basset Sayda, et qu'ils jugeaient tous deux nécessaire "une action rapide de la communauté internationale pour éviter des massacres".