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Des milliers de Tunisiennes manifestent pour conserver leurs acquis

Tunisie: des milliers de personnes ont manifesté lundi pour dénoncer la remise en cause du statut de la femme
Des milliers de Tunisiens dénoncent la remise en cause du statut de la femme / 12h45 / 1 min. / le 14 août 2012
Face à un projet d'article de la Constitution qui n'évoque pas l'égalité des sexes, des milliers de Tunisiennes et Tunisiens sont descendus lundi soir dans la rue pour défendre les droits des femmes et leurs acquis.

Des milliers de Tunisiennes et Tunisiens ont manifesté lundi soir à Tunis contre les menaces pesant sur les droits de la femme et contre le parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement. Deux rassemblements séparés ont eu lieu dans la capitale tunisienne, l'un autorisé l'autre non.

Le premier a réuni plusieurs milliers de personnes face au Palais des congrès de Tunis avec pour mot d'ordre principal le retrait d'un projet d'article de la Constitution évoquant la complémentarité et non l'égalité homme-femme. "La Tunisienne est libre! (le premier ministre Hamadi) Jebali, (le chef d'Ennahda Rached) Ghannouchi dehors!", ont scandé les manifestants.

La deuxième manifestation a réuni pour les mêmes raisons quelques centaines de personnes avenue Habib Bourguiba, axe principal du centre-ville où le défilé n'était pas autorisé. Malgré quelques échauffourées, le rassemblement s'est achevé dans le calme.

Protéger des lois de 1956

Les rassemblements lundi à l'appel d'organisations féministes, de défense des droits de l'homme et de l'opposition ont lieu le jour de l'anniversaire de la promulgation du Code de statut personnel (CSP) le 13 août 1956, un ensemble de lois toujours sans équivalent dans le monde arabe instaurant l'égalité des sexes dans plusieurs domaines.

Les hommes étaient également présents dans la manifestation. [rts]
Les hommes étaient également présents dans la manifestation. [rts]

Ennahda est au coeur d'une polémique provoquée par un projet d'article de la Constitution adoptée en commission le 1er août et qui n'évoque pas l'égalité des sexes. "L'Etat assure la protection des droits de la femme, de ses acquis, sous le principe de complémentarité avec l'homme au sein de la famille et en tant qu'associée de l'homme dans le développement de la patrie", y est-il indiqué.

Le parti islamiste, à la tête d'une coalition formée avec deux partis de centre-gauche, dément vouloir s'en prendre aux droits de la femme et souligne que l'égalité des sexes est mentionnée dans le préambule de la future loi fondamentale. Dans un communiqué diffusé lundi, le mouvement a estimé que les reproches lui étant adressés sont le résultat "de confusion, voire même de provocation et d'exagération".

Tous les messages sur Twitter concernant la manifestation:

Tous les messages sur Twitter concernant la manifestation du 13 août en Tunisie

ats/afp/vtom

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La nouvelle Constitution en retard

Le rapporteur de la nouvelle Constitution tunisienne a annoncé lundi que la date d'adoption du texte fixée par le gouvernement allait être reportée de plusieurs mois à février 2013, initialement prévue le 23 octobre 2012.

Des opposants se sont emportés contre la lenteur de la rédaction du texte, alors que le régime du président Zine El Abidine Ben Ali s'est écroulé il y a plus d'un an et demi.

Ces travaux traînent en longueur faute d'un compromis sur la nature du régime. Les islamistes réclament un système parlementaire pur, tandis que les autres partis militent pour laisser d'importantes prérogatives au chef de l'Etat.

Alliance d'opposition à Ennahda

Un "front populaire" regroupant une douzaine de partis de gauche a été créé en Tunisie pour former une coalition d'opposition à l'alliance au pouvoir dominée par les islamistes du parti Ennahda, a annoncé lundi le Parti ouvrier tunisien (POT).

Ce front se veut une alliance d'opposition à la coalition au pouvoir réunissant Ennahda et deux partis de centre-gauche, le Congrès pour la République du président Moncef Marzouki et Ettakatol.

Il se pose en alternative à une alliance embryonnaire d'opposition formée par le Parti Républicain (centre) et Al Massar (La Voie, gauche) autour de Nida Tounès (l'Appel de Tunisie), le nouveau parti de l'ex-premier ministre Béji Caïd Essebsi, qui a conduit la Tunisie aux élections d'octobre 2011 après la chute de Zine El Abidine Ben Ali.