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ONU: "violations massives des droits de l'homme en Syrie"

Les civils sont parmi les premières victimes des violences en Syrie. Sur la photo, enterrement dans un cimetière de la ville assiégée de Homs. [REUTERS - Shaam News Network]
Les civils sont parmi les premières victimes des violences en Syrie. Sur la photo, enterrement dans un cimetière de la ville de Homs. - [REUTERS - Shaam News Network]
La commission d'enquête de l'ONU dénonce des violations massives des droits de l'homme en Syrie tant de la part du régime en place que, dans une moindre mesure, de la part des rebelles. Sur le terrain, les combats se poursuivent, avec un attentat des rebelles à Damas et des bombardements de l'armée régulière à Alep.

La commission d'enquête de l'ONU a dénoncé mercredi à Genève l'escalade des violations massives des droits de l'homme en Syrie, à la fois par les forces gouvernementales et l'opposition. Une liste de responsables syriens suspectés d'avoir commis des crimes contre l'humanité va être transmise à l'ONU.

La commission, créée en août 2011 par le Conseil des droits de l'homme et présidée par le professeur Paulo Sergio Pinheiro, documente la détérioration de la situation ces derniers mois dans un rapport volumineux de 92 pages.

Conflit non armé international

Les experts affirment que le conflit a gagné en intensité et est devenu un conflit armé non international. La commission affirme avoir trouvé "des raisons suffisantes de croire que les forces gouvernementales et les milices Shabiha ont commis des crimes contre l'humanité, crimes de guerre et graves violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire, dont des exécutions sommaires, des tortures, des arrestations et détentions arbitraires, des violences sexuelles, des attaques indiscriminées, des pillages et la destruction de biens".

L'explosion a eu lieu près de l'hôtel où séjournent les membres de la mission d'observation de l'ONU. [AFP PHOTO/HO/SANA]
L'explosion a eu lieu près de l'hôtel où séjournent les membres de la mission d'observation de l'ONU. [AFP PHOTO/HO/SANA]

La commission estime aussi avoir trouvé "des raisons suffisantes de croire que des crimes de guerre, dont des meurtres, des exécutions sommaires et des actes de torture, ont été commis par des groupes armés anti-gouvernementaux".

Toutefois, selon le rapport, "les violations et exactions commises par les groupes armés de l'opposition n'ont pas atteint la gravité, la fréquence et le niveau de ceux commis par les forces gouvernementales et les Shahiba".

Les droits des enfants ont été violés par les deux camps. La commission a établi une liste confidentielle de responsables de crimes contre l'humanité qu'elle va transmettre au Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme en septembre.

ats/afp/mca/hof

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La Syrie pourrait être suspendue de l'Organisation de la conférence islamique

Les dirigeants du monde musulman réunis à la Mecque discutent du maintien de la Syrie au sein de l'Organisation de la conférence islamique.

Cette suspension serait imputée par l'échec du plan de paix de Kofi Annan, et par "l'obstination des autorités syriennes à suivre l'option militaire".

Damas dispose toutefois d'alliés de poids dans cette organisation, notamment l'Iran, qui a déjà fait savoir qu'il s'opposait à une telle suspension.

Attentat des rebelles à Damas, combats à Alep

Une bombe a explosé mercredi matin près d'un bâtiment de l'état-major général en plein centre de Damas, faisant selon un premier bilan trois blessés.

Les rebelles syriens ont revendiqué mercredi un attentat visant une réunion d'officiers dans un bâtiment de l'état-major situé à proximité de l'hôtel logeant la délégation de l'ONU dans le centre de la capitale.

Ils ont expliqué qu'elle visait une "réunion de militaires dans un bureau de l'état-major général où sont décidées les opérations du jour" dans la capitale.

Ailleurs dans la capitale, les troupes gouvernementales ont lancé l'assaut sur plusieurs quartiers où subsistent des poches rebelles, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

A Alep, l'autre grand front syrien, dans le nord, l'armée, appuyée par des hélicoptères, bombardait plusieurs quartiers, notamment Salaheddine, un bastion rebelle dont l'armée a dit avoir repris le contrôle, selon l'OSDH, proche de l'opposition.

De violents combats faisaient également rage entre soldats et rebelles dans la métropole, poumon économique du pays, et dans sa région, selon l'OSDH.

A Azaz, un raid de l'armée de l'air syrienne a tué plus de de vingt personnes, a affirmé l'OSDH.

Cette localité rebelle se situe dans le nord de la Syrie, près de la frontière avec la Turquie.