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L'Equateur a accepté la demande d'asile du fondateur de WikiLeaks

Le fondateur du site WikiLeaks Julian Assange, le 2 février 2012 à Londres
Le fondateur du site WikiLeaks Julian Assange, photographié ici le 2 février 2012 à Londres, avait trouvé refuge à l'ambassade d'Equateur à Londres.
L'Equateur a accepté la demande d'asile politique du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, qui a trouvé refuge à l'ambassade d'Equateur à Londres pour échapper à son extradition vers la Suède, où il est accusé d'agression sexuelle.

L'Equateur a décidé d'accorder l'asile politique au fondateur de WikiLeaks Julian Assange, réfugié depuis deux mois dans son ambassade à Londres, a annoncé jeudi le ministre équatorien des Affaires étrangères Ricardo Patiño.

De crainte d'un procès inéquitable

Quito a notamment considéré que l'Australien "n'aurait pas droit à un procès équitable" s'il était extradé aux Etats-Unis, a annoncé le ministre lors d'un point de presse donné à son ministère.

Julian Assange est accusé par la justice suédoise de viol et d'agression sexuelle. Depuis le 19 juin, il est réfugié à l'ambassade d'Equateur à Londres, où il a déposé une demande d'asile politique, pour éviter son extradition vers la Suède.

Le fondateur de WikiLeaks dit redouter d'être transféré dans un second temps aux Etats-Unis pour y répondre d'espionnage après la divulgation par son site de 250'000 télégrammes diplomatiques américains.

Sur Twitter, Julian Assange a remercié l'Equateur pour sa décision:

Londres s'oppose au départ de Julian Assange

L'Equateur "fait confiance au Royaume-Uni pour fournir le plus tôt possible les garanties et le sauf-conduit nécessaires et adaptés à cette situation", a ajouté Ricordo Patiño, alors que le Royaume-Uni a déjà averti jeudi qu'il n'autoriserait pas Julian Assange à quitter libre l'ambassade d'Equateur.

La justice britannique s'est prononcée en faveur de l'extradition de Julian Assange vers la Suède, où il doit répondre de viol et d'agression sexuelle sur deux Suédoises. Le Foreign Office a immédiatement réagi à l'annonce de Ricardo Patiño, déclarant que  la décision de l'Equateur "ne changeait rien", ajoutant que Julian Assange serait extradé (lire ci-contre).

La question de l'immunité de l'ambassade

Il s'agit maintenant de savoir si Londres va décider de lever l'immunité de l'ambassade d'Equateur, un bâtiment élégant en briques rouges, situé dans le quartier chic de Knightsbridge, au dos du grand magasin Harrods. Quito a évoqué mercredi et jeudi une possible prise d'assaut si l'Australien n'était pas remis aux Britanniques.

Londres pourrait justifier une telle intervention par une loi de 1987 sur les statuts des locaux consulaires et diplomatiques qui permet de lever l'immunité d'une ambassade sur le sol britannique.

Pour suivre l'affaire sur Twitter, nos interventions et quelques autres:

Quelques intervenants présents sur Twitter sur le cas Assange

afp/hof

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La Grande-Bretagne se dit déçue

Le Foreign Office a annoncé dans un communiqué que Londres était "déçue" par la décision de Quito.

La Grande-Bretagne est toujours décidée à l'extrader vers la Suède malgré la décision de l'Equateur.

"Les autorités britanniques sont dans l'obligation de l'extrader vers la Suède. Nous nous soumettrons à cette obligation. La décision du gouvernement équatorien ne change rien à cela", a précisé Londres, qui avait déjà prévenu jeudi qu'il s'opposerait à une extradition vers Quito.

Assange salue une "victoire importante"

Julian Assange, le fondateur du site WikiLeaks qui est réfugié depuis le 19 juin à l'ambasade d'Equateur à Londres, a salué jeudi comme une "victoire importante" la décision de Quito de lui accorder l'asile politique.

"C'est une victoire importante pour moi et mon entourage", a-t-il dit au personnel de l'ambassade.

Mais "les choses vont probablement devenir plus stressantes maintenant", a-t-il souligné.

La Suède rejette les critiques de Quito

La Suède, pays qui se veut en pointe dans le combat pour les droits de l'homme, s'est indignée jeudi des accusations de partialité formulée contre sa Justice par le gouvernement équatorien, qui a accordé l'asile politique au fondateur de WikiLeaks Julian Assange.

Après avoir écouté la conférence de presse à Quito du ministère des Affaires étrangères équatorien Ricardo Patiño, expliquant qu'il craignait que les droits de la défense de Julian Assange pourraient ne pas être respectés, son homologue suédois Carl Bildt a immédiatement répondu sur son compte Twitter.

"Notre système juridique et constitutionnel solide garantit les droits de tout un chacun. Nous rejetons fermement toute accusation qui implique le contraire", a-t-il écrit.

Peu après, le ministère convoquait l'ambassadeur équatorien pour des explications.

Les Etats d'Amérique se mobilisent

L'Organisation des Etats américains (OEA), qui regroupe une trentaine de pays, s'est réunie d'urgence jeudi soir à Washington pour traiter des relations entre l'Equateur et la Grande-Bretagne. "Nous avons une proposition pour que les ministres des Affaires étrangères se réunissent le 23 août à Washington", a déclaré le président du Conseil permanent de l'OEA, le Jamaïquain Stephen Vasciannie.

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union des nations sud-américaines (Unasur) et de l'Alliance bolivarienne pour les Amériques (Alba) se réuniront eux le week-end prochain à Guayaquil, en Equateur, pour analyser la situation.