Les trois jeunes femmes membres du groupe de punk russe Pussy Riot sont "coupables de hooliganisme", a déclaré vendredi la présidente du tribunal Khamovnitcheski à Moscou en commençant la lecture du jugement. Elles ont été condamnées à deux ans de camp pénitentiaire.
La juge Marina Syrova a en grande partie repris les arguments du procureur qui avait requis trois ans de camp à l'encontre de Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, d'Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et de Maria Alekhina, 24 ans, pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse".
Pas de "repentir" des accusées
Les trois jeunes femmes avaient chanté en février une "prière punk" dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou, demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir. La juge a souligné qu'il n'y avait pas eu de "repentir" des accusées et qu'elles avaient "violé l'ordre public" et "offensé les sentiments (religieux) des croyants". Les avocats des Pussy Riot avaient demandé leur acquittement. La peine maximum pour "hooliganisme" est de sept ans de camp.
afp/nr
Manifestations dans le monde
Les défenseurs des trois opposantes du groupe punk féministe Pussy Riot s'étaient donnés rendez-vous vendredi dans plus d'une trentaine de villes.
A Moscou, des centaines de manifestants ont crié "La Russie sans Poutine!". Plusieurs participants ont été arrêtés, dont l'ancien champion d'échecs Garry Kasparov et l'opposant de gauche Sergei Udaltsov.
A Paris, quelques dizaines de militants des droits de l'Homme s'étaient réunis près du centre Pompidou, certains masqués de passe-montagnes colorés, en référence aux cagoules des punkettes russes.
En Ukraine, une militante féministe, seins nus, a tronçonné une croix de bois dressée dans le centre de Kiev (voir vidéo).
A Sofia, en Bulgarie, des défenseurs des Pussy Riot ont habillés les statues d'un monument soviétique de cagoules colorées.
A Berlin, environ 150 personnes se sont rassemblées devant l'ambassade de Russie, en clamant "Nous sommes tous les Pussy Riot."