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Le vice-président syrien n'a pas fait défection, selon le régime

Cette photo de l'agence officielle SANA montre le vice-président Farouk al-Chareh rendant visite à des officiers militaires. [KEYSTONE - SANA]
Cette photo de l'agence officielle SANA montre le vice-président Farouk al-Chareh rendant visite à des officiers militaires. - [KEYSTONE - SANA]
Les autorités syriennes ont démenti samedi les rumeurs de défection du vice-président Farouk al-Chareh. Pendant ce temps, les forces gouvernementales accentuaient leur pression sur les positions rebelles à Alep et dans l'Est.

"Farouk al-Chareh n'a jamais pensé un seul instant quitter le pays", indique la chaîne de télévision officielle, citant un communiqué du bureau du vice-président. Cette mise au point de Damas survient deux jours après l'annonce de la défection d'un de ses cousins, membres des services de renseignements.

Farouk al-Chareh, nommé vice-président il y a six ans après la défection de son prédécesseur Abdel Halim Khaddam, est un sunnite originaire de la province de Deraa, berceau du mouvement de contestation du régime de Bachar al Assad qui fait rage depuis la mi-mars 2011. Relativement discret depuis le début des troubles, le vice-président syrien est toutefois apparu lors des funérailles nationales de trois responsables des services de sécurité tués dans l'attentat du 18 juillet à Damas.

Agé de 73 ans, il a longtemps occupé le porte de chef de la diplomatie. Selon le communiqué de ses services, Farouk al-Chareh s'efforce de contribuer à une solution politique depuis le début du soulèvement. Il s'est par ailleurs félicité de la nomination de Lakhdar Brahimi au poste de médiateur international, laissé vacant par Kofi Annan.

Lakhdar Brahimi peu confiant

"Il se peut que j'échoue", a déclaré Lakhdar Brahimi vendredi. [JUSTIN LANE]
"Il se peut que j'échoue", a déclaré Lakhdar Brahimi vendredi. [JUSTIN LANE]

Après quatre jours de réflexion, le diplomate algérien a accepté cette mission, jugée "impossible" par l'ambassadeur français à l'ONU Gérard Araud. Kofi Annan y a, lui, renoncé après l'échec de son plan de paix en six points, auquel Damas avait donné son aval en avril. Le cessez-le-feu qu'il prévoyait n'a jamais été respecté et le conflit n'a cessé de s'aggraver depuis.

Lakhdar Brahimi, diplomate d'expérience et lauréat du prix Nobel de la paix, portera le titre de représentant spécial conjoint pour la Syrie. Selon son prédécesseur Kofi Annan, les divisions du Conseil de sécurité de l'ONU ont pesé sur sa mission.

Dans un entretien accordé à France 24 (voir ci-contre), Brahimi a indiqué qu'il serait reçu prochainement par les membres du Conseil. "Nous allons discuter très sérieusement de la façon dont ils peuvent aider. Ils me demandent de faire ce travail. S'ils ne me soutiennent pas, il n'y a pas de travail. Ils sont divisés, mais ils peuvent sûrement s'unir (...) et j'espère qu'il le feront", a-t-il souligné. Il s'est toutefois déclaré peu confiant sur la possibilité de mettre fin au conflit. Les Nations unies font désormais état de 18'000 morts et de 170'000 réfugiés.

Fin de la mission de l'ONU

Sur le front diplomatique, les derniers observateurs de l'ONU déployés il y a quatre mois pour veiller à la mise en oeuvre du plan Annan doivent quitter le pays dimanche avant minuit, à l'expiration de leur mandat qui n'a pas été renouvelé.

Après leur départ, un bureau de liaison sera toutefois ouvert à Damas. Une "bonne nouvelle" pour le général Babacar Gaye, chef de la mission. "Les Nations unies sont décidées à mettre fin à la violence, décidées à amener les parties au dialogue."

agences/vkiss

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La Russie salue samedi la nomination de Lakhdar Brahimi

La Russie a salué samedi la nomination de Lakhdar Brahimi au poste de médiateur de l'ONU pour la Syrie et dit compter sur le fait qu'il s'appuie sur le plan de paix de Kofi Annan et l'accord de Genève sur les principes d'une transition politique dans ce pays.

Bombardements à Alep

Les forces gouvernementales s'appuient de plus en plus sur leurs moyens aériens pour enrayer la progression des insurgés à Damas et surtout à Alep. Cette deuxième ville du pays, dans le Nord, a encore été bombardée samedi, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Plus de 130 personnes auraient été tuées samedi dans le pays, selon l'ONG basée à Londres.

La télévision publique affirme quant à elle que les militaires ont chassé "les terroristes et les mercenaires" de Saïf al Daoula, quartier de l'ouest de la ville et théâtre de violents affrontements. Des images diffusées sur internet montrent un avion larguant deux bombes sur la ville. L'OSDH signale par ailleurs l'arrivée d'une vingtaine de véhicules blindés à Maïadine, dans la province orientale de Deir Ezzor, d'où provient l'essentiel de la production pétrolière syrienne.

A Tel, au nord de Damas, une quarantaine de personnes tuées dans des bombardements ont été inhumées, rapportent des opposants locaux.