La censure qui pesait sur les médias depuis un demi-siècle en Birmanie a été abolie lundi, une étape majeure pour un secteur qui profite graduellement des réformes politiques en cours depuis 18 mois.
Le Département de l'enregistrement et de la surveillance de la presse du ministère de l'Information "a autorisé les journaux dans la catégorie politique et religion à publier sans envoyer au préalable leurs brouillons", a annoncé le ministère.
Les dossiers moins sensibles avaient déjà fait l'objet d'un assouplissement progressif depuis la dissolution de la junte en mars 2011 et l'arrivée au pouvoir du régime réformateur du président Thein Sein.
Représailles a posteriori
Ce pays était jusqu'à présent classé 169e sur 179 en matière de liberté de la presse par l'organisation Reporters sans frontières. Mais plusieurs journalistes détenus ont été libérés ces derniers mois, comme d'autres prisonniers politiques, et les sites internet auparavant honnis comme ceux de la BBC et des médias birmans en exil sont devenus accessibles.
Les médias restent pour autant sujets à des représailles à posteriori en cas d'informations qui "portent atteinte à la stabilité de l'Etat", a relevé Nyein Nyein Naing, directeur exécutif de l'hebdomadaire 7 Day News.
De fait, radios et télévisions se soumettent notoirement à une auto-censure vigilante, à laquelle la presse n'échappera pas complètement.
afp/mca