Les 259 grévistes sud-africains arrêtés après les violences de la semaine dernière dans la mine de platine de Marikana (nord) ont brièvement comparu lundi devant la justice, notamment pour meurtre, avant un renvoi du dossier à lundi prochain.
Le juge leur a lu devant une salle comble les faits reprochés, allant de la violence publique au meurtre ou à la tentative de meurtre.
Scènes d'hystérie
L'arrivée au tribunal des prévenus dans des camions de police a déclenché des scènes d'hystérie parmi les familles venues les soutenir.
Epouses, soeurs, filles, au total une centaine de personnes, ont hué la police et se sont mises à pleurer, gémir et à prier avant d'être évacuées vers une rue adjacente où elles ont continué à manifester en chantant et en dansant.
Certaines exhibaient des pancartes portant l'inscription "Libérez les travailleurs innocents". Tous les prévenus ont été placés en détention provisoire.
Ultimatum repoussé
La direction de Lonmin, exploitant de la mine, a repoussé à mardi son ultimatum exigeant la reprise du travail des grévistes, où 34 mineurs ont été tués jeudi par la police.
"Après des consultations avec plusieurs représentants syndicaux aujourd'hui (lundi), l'entreprise peut annoncer que les mineurs en grève illégale qui n'ont pas repris le travail ce matin ne seront pas licenciés, et qu'il leur a été accordé un jour de plus, à la lumière des circonstances actuelles", a communique Lonmin.
Jour de deuil dans le pays
Lundi était en Afrique du Sud le premier jour d'une semaine de deuil national décrétée par le président Zuma, en mémoire des 44 personnes mortes à Marikana.
Dix hommes dont deux policiers avaient été tués entre le 10 et le 12 août dans des affrontements intersyndicaux. La fusillade de jeudi a fait ensuite 34 morts et 78 blessés.
ats/afp/gchi/mca
Lundi calme autour de la mine
Aucun incident n'a été signalé lundi matin sur le site où une forte présence policière a été déployée, a fait savoir le porte-parole de la police Dennis Adriao.
Plus de 250 personnes ont commencé lundi à comparaître devant un tribunal des environs de la mine pour répondre de chefs d'inculpation tels que meurtre, tentative de meurtre et voies de fait en relation avec le drame du 16 août.
Selon des médias, une centaine de femmes se sont rassemblées devant le tribunal pour réclamer la clémence pour les mineurs poursuivis, qui ont le plus souvent des familles nombreuses à nourrir.