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Une journaliste japonaise aurait trouvé la mort dans la ville syrienne d'Alep

L'armée syrienne a lancé l'assaut contre Alep. [Pierre Torres]
L'armée syrienne tente de reprendre la ville d'Alep, tenue par les rebelles depuis plusieurs semaines. - [Pierre Torres]
Une journaliste japonaise aurait été tuée lundi à Alep, en Syrie, et trois journalistes seraient portés disparus. Alors que les violences se poursuivent dans tout le pays, les derniers observateurs internationaux plient bagage.

Une journaliste japonaise a été tuée lundi en couvrant les affrontements à Alep, tandis que deux reporters arabes et un troisième turc sont portés disparus dans cette deuxième ville de Syrie, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

La journaliste japonaise a été tuée alors qu'elle se trouvait à Sleiemane al-Halabi, quartier de l'est d'Alep où de violents affrontements ont éclaté ce matin entre troupes du régime et rebelles. L'OSDH, une ONG basée en Grande-Bretagne, précise uniquement que l'un des deux reporters arabes est une Libanaise et l'autre un journaliste arabe travaillant pour le compte d'un média américain.

Les observateurs s'en vont

Alors que les violences se poursuivent dans tout le pays, la plupart des observateurs militaires de l'ONU ont quitté le territoire syrien au terme d'une mission de quatre mois qui s'est révélée totalement inefficace. Chargés de veiller au cessez-le-feu conclu sous l'égide de l'ex-médiateur international Kofi Annan, les observateurs ont été réduits au rôle de spectateurs impuissants de l'aggravation du conflit.

Sept véhicules de l'ONU ont quitté un hôtel de Damas lundi, emportant quelques-uns des derniers membres de cette mission, qui comptait 300 hommes au plus fort de son déploiement. Leurs opérations ont été suspendues en juin lorsqu'un groupe d'observateurs a été pris pour cible.

Après le départ des derniers, prévu d'ici vendredi, seul restera un modeste "bureau de liaison" à Damas, dans le cas où une solution politique pour le moment hypothétique viendrait à se dessiner. Le mandat de la Mission de supervision de l'ONU en Syrie (Misnus) a expiré dimanche à minuit. Le Conseil de sécurité a jugé que les conditions n'étaient pas réunies pour la prolonger.

Offensives et contre-offensives

Les insurgés se sont emparés le mois dernier de plusieurs quartiers de Damas et d'Alep, deuxième ville de Syrie, ainsi que de postes-frontières et de secteurs du nord du pays. Les forces gouvernementales ont depuis lancé de grandes contre-offensives dans les deux villes et ailleurs.

Lundi, l'armée syrienne a notamment tenté de rependre Mouadamiya, dans les faubourgs sud-ouest de la capitale. Les rebelles ont profité du départ de l'armée régulière sur d'autres fronts pour reprendre le contrôle de la ville.

Une vaste offensive serait aussi en cours à Deraa, dans le sud. La ville de Herak, également dans le sud, se trouverait elle dans une situation catastrophique faute de pouvoir se ravitailler en vivres et en médicaments, selon le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition.

afp/dk

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Un conflit meurtrier

Au total, le soulèvement populaire contre le régime et les opérations de répression ont fait en près de dix-huit mois 18'000 morts, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), et 170'000 réfugiés, dont 70'000 se trouvent en Turquie.