Washington a répété lundi que le président syrien Bachar al-Assad devait quitter le pouvoir et n’exclut pas l’usage de la force. "Jusqu'ici, je n'ai pas donné l'ordre d'intervenir militairement" en Syrie, a déclaré le président Barack Obama dans une conférence de presse. Mais "si nous commencions à voir des quantités d'armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul et mon équation", a-t-il ajouté.
"Arrêter la guerre civile"
A Paris, le président français François Hollande a répété que toute solution politique en Syrie passait par le départ de Bachar al-Assad du pouvoir lors d'un entretien avec le nouveau médiateur international Lakhdar Brahimi, qui avait, lui, déclaré la veille ne pouvoir encore prendre position sur ce sujet. "Ce qu'il faut, c'est arrêter la guerre civile et ça ne va pas être simple", avait souligné sur France 24 le successeur désigné de Kofi Annan.
"Ce qui se passe sur le terrain, ce sont des crimes terroristes qui visent le peuple syrien et qui sont perpétrés par des salafistes armés soutenus par des pays connus", a rétorqué le ministère syrien des Affaires étrangères en récusant le terme de guerre civile. Damas accuse régulièrement l'Arabie saoudite et le Qatar d'armer les rebelles.
"Propagande liée aux élections"
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a lui estimé que le canal financier pouvait être une arme efficace pour "étrangler" le régime syrien, qui sera bientôt à court d'argent selon lui. Laurent Fabius devait recevoir mardi le président du CNS Abdel Basset Sayda.
"Les menaces d'Obama sont simplement de la propagande liée aux élections américaines", a déclaré Qadri Jamil, un vice-Premier ministre lors d'une conférence de presse, à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.
afp/bkel/mca
Journaliste japonaise tuée à Alep
Une journaliste japonaise a été tuée lundi en couvrant les affrontements dans la ville syrienne d'Alep, où deux reporters arabes et un troisième turc étaient portés disparus, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
La mort de la journaliste, Mika Yamamoto, 45 ans, qui travaillait pour une petite agence de presse nippone, Japan Press, a été confirmée mardi matin par le ministère japonais des Affaires étrangères.
L'OSDH a par ailleurs indiqué que trois autres journalistes étaient portés disparus: une Libanaise, un journaliste arabe de nationalité non précisée travaillant pour un média américain et un Turc.
Poursuite des combats
Un mois jour pour jour après le début de la bataille d'Alep, les rebelles ont porté lundi les combats dans le centre-ville en affrontant l'armée près du tribunal militaire et du parti Baas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Un commandant de l'Armée syrienne libre (ASL, formée de déserteurs et de civils armés) a affirmé à l'AFP que les rebelles avaient "pénétré et pris contrôle" de secteurs centraux d'al-Tilal, Al Maadi et Jdaidé, près du quartier historique.
A Damas, des affrontements ont éclaté dans plusieurs quartiers de l'est et du sud, notamment Jobar (est) et Tadamoun (sud), selon l'OSDH. Les autorités avaient annoncé il y a plus d'un mois avoir repris le contrôle de Damas avant d'être démenties sur le terrain.
Dans le sud, Herak, où sont retranchés des insurgés, se trouve dans une situation humanitaire "catastrophique" faute de pouvoir se ravitailler en vivres et médicaments, a affirmé le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition.
Au moins 131 personnes, dont 57 civils, 37 soldats et 37 rebelles ont été tuées lundi, selon un bilan provisoire de l’OSDH qui rapporte plus de 23’000 morts depuis le début de la révolte en mars 2011.