"Pendant le processus de négociations, on peut étudier toutes les questions et nous sommes même prêts à étudier" la question d'une démission de Bachar al-Assad, a déclaré mardi à Moscou le vice-Premier ministre syrien Qadri Jamil à l'issue d'une rencontre avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Il a toutefois estimé que l'idée "d'une démission comme condition pour mener un dialogue signifie de facto qu'il est impossible d'ouvrir ce dialogue", dans des propos traduits en russe. Les Etats-Unis, les pays européens et le monde arabe ont appelé à plusieurs reprises le président syrien à démissionner. Washington a réitéré cet appel lundi.
Moscou pour le dialogue
Un peu plus tôt dans la journée, Sergueï Lavrov a déclaré que les efforts de Damas pour mettre un terme aux violences qui font rage dans le pays depuis près de 17 mois étaient encore insuffisants, tout en soulignant qu'il n'y avait pas d'autre solution que de continuer sur cette voie.
Moscou reste, avec Pékin, le plus fort soutien du régime syrien et a mis son veto à trois reprises à des résolutions du Conseil de sécurité menaçant Damas de sanctions. "La seule chose que doivent faire les acteurs étrangers est de créer les conditions pour l'ouverture du dialogue", a ainsi affirmé Sergueï Lavrov.
Lundi, le président américain Barack Obama a prévenu que le déplacement ou l'utilisation d'armes chimiques en Syrie constituerait une "ligne rouge" pour les Etats-Unis et aurait des "conséquences énormes", dans une claire mise en garde au régime du président syrien Bachar al-Assad. (Lire: Barack Obama évoque une possible intervention militaire en Syrie)
"Gouvernement de transition"
De son côté, le Conseil national syrien, principale coalition de l'opposition, étudie la formation d'un "gouvernement de transition", a annoncé mardi son président Abdel Basset Sayda à l'issue d'un entretien avec François Hollande à Paris.
Abdel Basset Sayda conduisait une délégation du CNS reçue pendant près de trois quarts d'heure par le chef de l'Etat français à l'Elysée. Interrogé sur la formation d'un gouvernement en exil, le responsable a souligné que, pour le CNS, "l'essentiel" était la formation d'un gouvernement de "l'intérieur".
afp/dk
Le conflit syrien se répercute au Liban
Au moins cinq personnes ont été tuées et 43 blessées dans des heurts confessionnels à Tripoli, la grande ville du nord du Liban. Ces affrontements armés, liés au conflit en Syrie voisine, se poursuivaient mardi en fin d'après-midi, selon les services de sécurité et l'armée.
Les combats opposent des habitants du quartier de Bab el-Tebbaneh, majoritairement sunnite et hostile au régime de Bachar al-Assad, à ceux de Jabal Mohsen, quartier alaouite soutenant ce régime. Le Premier ministre libanais Najib Mikati a mis en garde contre ces "batailles absurdes".
Ces heurts, qui ont lieu par intermittence depuis le début de la crise en Syrie il y a 17 mois, avaient éclaté lundi. La révolte en Syrie exacerbe les tensions au Liban, qui a connu trente ans d'hégémonie syrienne et reste profondément divisé entre adversaires et partisans du régime Assad.