Le tabloïd The Sun, le quotidien le plus lu de Grande-Bretagne, a annoncé jeudi soir qu'il publierait dans son édition de vendredi les photos du prince Harry nu. Et il l'a fait malgré une ferme demande de la famille royale.
Le Sun a défié l'injonction de la Press Complaints Commission (PCC), l'organisme de contrôle de la presse britannique, indiquant que ses lecteurs avaient "le droit de les voir". Jusqu'à présent, la presse britannique s'était abstenue de publier les deux clichés du prince, troisième dans l'ordre de succession au trône, nu ce week-end à Las Vegas lors d'une partie de "strip billard" avec une ou deux jeunes femmes également déshabillées.
Paradoxe
Les deux clichés sulfureux du cadet du prince Charles étaient visibles aisément sur internet jeudi, notamment sur le site américain TMZ qui les a révélées. Mais pas dans les médias britanniques, papier ou internet.
La plupart des journaux soulignent le paradoxe de voir ces photos s'étaler sur de nombreux sites de médias étrangers, "y compris des médias respectables", observe le Sun.
"Ces photos sont vues par des millions de gens sur internet, mais le palais les interdit au Royaume-Uni", résume le Daily Mail. Le blog Guido Fawkes va même plus loin: "Cette situation illustre la menace sur la liberté de la presse en Grande-Bretagne. La vérité est que la peur fait se soumettre les médias traditionnels à cause de l'enquête Leveson".
Harry s'en sort plutôt bien
Cette commission d'enquête sur l'éthique de la presse, dirigée par le juge Brian Leveson, a été mise en place en juillet 2011 par le Premier ministre David Cameron, à la suite du scandale d'écoutes illégales de célébrités par l'hebdomadaire News of the World.
Harry, largement épinglé par la presse lors de précédentes frasques, comme son déguisement en officier nazi en 2005, se sort plutôt bien de cette affaire. Les journaux blâment davantage ses officiers de sécurité qui ont laissé prendre ces photos.
agences/pym