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Anders Behring Breivik a été condamné à 21 ans de prison en Norvège

Anders Behring Breivik souriant à la lecture du jugement. [Odd Andersen]
Anders Behring Breivik souriant à la lecture du jugement. - [Odd Andersen]
Anders Behring Breivik a été reconnu responsable de ses actes et condamné vendredi à 21 ans de prison pour le meurtre de 77 personnes en Norvège l'an passé. Son avocat a déclaré qu'il ne fera pas appel. La Norvège exprime son soulagement.

Anders Behring Breivik a été condamné vendredi à 21 ans de prison, la peine maximale, pour l'attentat à la bombe et la fusillade lors desquels il avait commis le massacre de 77 personnes en Norvège en juillet 2011.

Internement psychiatrique évité

L'accusé, costume noir, chemise blanche et cravate gris anthracite, a effectué son salut d'extrême droite à son entrée dans le tribunal. Puis il a écouté avec le sourire aux lèvres ce verdict prononcé par la juge Wenche Elizabeth Arntzen.

Le tueur d'Utoeya a de nouveau effectué son salut nazi à son arrivée dans la salle. [REUTERS - Heiko Junge]
Le tueur d'Utoeya a de nouveau effectué son salut nazi à son arrivée dans la salle. [REUTERS - Heiko Junge]

"Le jugement est unanime", a-t-elle dit. L'accusé "est condamné à la détention pour une peine de 21 ans, assortie d'un minimum de 10 ans", a-t-elle ajouté. Ce minimum signifie que Breivik ne pourra pas déposer de demande de libération conditionnelle pendant ce laps de temps. La peine pourra être prolongée indéfiniment tant que Breivik sera considéré comme dangereux.

"Le verdict n'était pas une surprise" pour Breivik, a affirmé son avocat à l'édition électronique du tabloïde Vederns Gang, lors d'une pause de l'audience.

Breivik obtient satisfaction en évitant l'internement psychiatrique, dont il craignait qu'il discrédite son idéologie raciste et xénophobe. La question la plus controversée lors de son procès, du 16 avril au 22 juin, a été sa santé mentale. Une première expertise psychiatrique a conclu qu'il était atteint de "schizophrénie paranoïde", et donc irresponsable pénalement, et une seconde qu'il était sain d'esprit.

Breivik reconnaissait être l'auteur des homicides, mais plaidait non coupable: il dit avoir commis des actes "atroces mais nécessaires" pour préserver la Norvège d'un multiculturalisme qu'il considère nuisible. Le jugement a été accueilli avec une grande satisfaction par des survivants.

Pas d'appel

L'avocat de Breivik a déclaré que son client ne comptait pas faire appel du verdict qui est conforme à ce qu'il souhaitait. "Il dit qu'il ne va pas faire appel maintenant qu'il a été déclaré pénalement responsable", a déclaré Geir Lippestad, interrogé par des journalistes sur la réaction de l'extrémiste de droite à sa condamnation. Il dispose toutefois d'un délai de 14 jours pour faire appel.

Son avenir passe maintenant par la prison d'Ila, à une douzaine de kilomètres au nord-ouest d'Oslo. Lui qui se présente comme "écrivain" affirme avoir plusieurs livres en préparation, dont une autobiographie.

afp/bkel

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Rappel des faits

Le 22 juillet 2011, Breivik avait fait huit morts dans un attentat à la bombe contre le siège du gouvernement à Oslo, puis 69 autres, principalement des adolescents, en ouvrant le feu sur le camp d'été de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utoeya, déguisé en policier.

Ces attaques avaient choqué la paisible Norvège, et mis au jour l'impréparation de sa police et ses services de sécurité.

Soulagement en Norvège

La Norvège exprimait vendredi satisfaction et soulagement après la condamnation d'Anders Behring Breivik à 21 ans de prison. "C'est une décision bonne et correcte", a estimé un éditorial publié par le tabloïd Verdens Gang sur son site internet.

Le jugement a été accueilli avec une grande satisfaction par les survivants. "Justice a été faite, c'est le principal", a indiqué une rescapée de l'île d'Utoeya Tore Sinding Bekkedal à la presse. Pour sa part, Adrian Pracon, que le tueur avait épargné car il trouvait que le jeune homme lui ressemblait, s'est réjoui, également sur Twitter: "Pif, paf, pouf, tu disparais!"

Selon un sondage paru vendredi dans le tabloïde Verdens Gang (VG), 72% des Norvégiens estimaient que l'accusé était suffisamment sain d'esprit pour être condamné à la prison. Mais 54% jugent ses conditions de détention trop "clémentes", avec trois cellules de 8 m2 (une pour dormir, une pour les exercices physiques et une pour le travail) et un ordinateur portable sans connexion à l'internet.

Par ailleurs, sur Twitter notamment, les internautes exprimaient majoritairement leur incompréhension par rapport la loi qui ne prévoit pas de peine plus dure.