La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré vendredi vouloir que la Grèce reste dans la zone euro, se disant sûre que le nouveau gouvernement grec faisait tout pour sortir de la crise.
"La Grèce fait partie de la zone euro"
"Depuis le début de la crise, j'ai toujours clairement dit que la Grèce faisait partie de la zone euro et que je voulais qu'elle y reste", a affirmé la chancelière, lors d'une conférence de presse commune avec le Premier ministre grec Antonis Samaras à Berlin.
Se réjouissant que le dirigeant grec lui réserve sa première visite à l'étranger, Angela Merkel s'est dit persuadée que le nouveau gouvernement "fai(sait) tout pour résoudre tous les problèmes" du pays.
"Du temps pour respirer"
De son côté, Antonis Samaras s'est dit convaincu que le rapport de la troïka (UE, FMI et BCE), attendu en septembre, "signalera que le gouvernement (grec) aura très vite des résultats".
"Nous ne demandons pas plus d'argent mais du temps pour respirer", a-t-il ajouté, s'engageant à mener à bien les réformes qui lui sont réclamées.
Tout en rappelant que Berlin s'attendait à ce qu'Athènes tienne ses engagements, la chancelière allemande s'est réjouie d'un "nouveau départ" dans la relation entre les deux pays.
afp/mca
Vers un plan de sauvetage espagnol?
L'Union européenne explore "des pistes de réflexion" pour un nouveau programme d'aide à l'Espagne.
La zone euro a déjà donné son accord le 20 juillet à un plan d'aide de 100 milliards d'euros pour les banques. Mais la pression monte sur le pays pour qu'il sollicite un sauvetage financier plus large.
Après Standard and Poor's mercredi, l'agence de notation financière Fitch a annoncé vendredi qu'elle ne dégraderait pas la note souveraine (BBB) de l'Espagne si elle demandait un sauvetage global de son économie.
"Il n'y a pas de négociations formelles car il n'y a pas de demande formelle de l'Espagne", a déclaré une source européenne anonyme à l'AFP.
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy "semble vouloir préparer l'opinion" à cette éventualité, après avoir longtemps assuré que son pays n'aurait pas besoin de plan de sauvetage.
Le Portugal pourrait aussi demander un allègement de la rigueur
Le Portugal, dont l'objectif de déficit public semble compromis cette année en raison d'une baisse des recettes fiscales, pourrait être contraint, à l'instar de la Grèce, de demander plus de souplesse dans la mise en oeuvre du plan d'austérité imposé par ses créanciers.
Les recettes fiscales ont reculé de 3,5% sur un an, en raison d'une forte baisse de la consommation sur fond de récession, avec une contraction de l'économie prévue de 3% cette année et un taux de chômage record à 15%.
Dans ce contexte, le gouvernement ne sera pas en mesure de respecter l'objectif de déficit public de 4,5% du PIB à la fin de l'année. Il devra trouver entre deux et trois milliards d'euros pour compenser cet écart budgétaire.
Ce que doit faire la Grèce d'ici 2014
La Grèce doit ramener le déficit public en dessous de la barre de 3% du PIB en 2014 en échange des prêts pour son sauvetage.
Le pays doit se conformer à la "règle d'or" budgétaire européenne, et réduire son déficit public à 2,1% du Produit intérieur brut (PIB) en 2014 contre 7,3% prévu pour 2012 et 4,6% l'année prochaine.
Pour tenir ces engagements, le pays doit dégager 11,5 milliards d'euros d'économies en 2013 et 2014, un train de mesures qu'il prépare actuellement.
En échange, l'UE et le FMI ont prévu de prêter à la Grèce 130 milliards d'euros, en sus de la perfusion de 110 milliards d'euros consentie en 2010.
Pour sortir de la spirale de récession enclenchée par la rigueur stricte imposée depuis 2010, M. Samaras souhaite un délai de deux ans renvoyant le terme de cet ajustement budgétaire à 2016 au lieu de 2014.