Le parquet israélien a requis mercredi six mois de travaux d'intérêt général contre l'ex-premier ministre Ehud Olmert, jugé coupable de corruption. Mais il a renoncé à exiger que cette peine soit assortie d'une interdiction de mandat public pendant sept ans, selon une source judiciaire.
Le parquet a fait connaître sa décision lors des délibérations du tribunal de district de Jérusalem sur le prononcé de la peine de M. Olmert qui ont commencé mercredi. La date du prononcé de la peine n'a pas été précisée.
Coupable de corruption
Le 10 juillet, ce même tribunal a reconnu M. Olmert coupable de corruption dans l'affaire dite du "Centre d'investissement", un organisme officiel par le biais duquel il a favorisé des prêts et des garanties officielles au profit de sociétés gérées par Uri Messer, son ex-associé dans un cabinet d'avocats, alors qu'il était ministre du Commerce et de l'Industrie (2003-2006). A ce titre, M. Olmert encourait jusqu'à trois ans de prison.
Il a par ailleurs alors été acquitté "au bénéfice du doute" dans deux autres dossiers de corruption plus graves, les affaires Talansky et Rishon Tours.
30 ans de carrière politique
Le procureur adjoint de l'Etat, Elie Abarvanel, qui avait le pouvoir de requérir que la peine soit considérée comme infamante, écartant le condamné de toute fonction publique pendant sept ans, a justifié sa relative clémence en expliquant qu'on ne peut pas ignorer que M. Olmert a été acquitté de beaucoup des chefs d'inculpation retenus contre lui".
"On ne peut pas non plus ignorer sa contribution à l'Etat d'Israël en 30 ans de carrière politique", a-t-il ajouté. Les avocats de M. Olmert ont voulu couper court à cette éventualité en proposant que leur client renonce de lui-même à ses avantages d'ancien chef du gouvernement (secrétaire, bureau et voiture de fonction).
agences/char
Les antécédents d'Ehud Olmert
Ancien dirigeant du parti centriste Kadima, M. Olmert a dû présenter sa démission de ses fonctions de chef du gouvernement le 21 septembre 2008 après que la police eut recommandé son inculpation dans une série d'affaires, quittant effectivement le pouvoir en mars 2009.
Il a d'autre part été inculpé le 5 janvier dans une affaire beaucoup plus grave, l'énorme scandale immobilier du projet "Holyland" à Jérusalem, alors qu'il était maire de la ville (1993-2003), impliquant pas moins de 15 autres ex-hauts responsables de la municipalité.