Le procureur de la République d'Annecy Eric Maillaud a donné des précisions à la presse sur la tuerie de Chevaline vendredi après-midi. Il a notamment confirmé que l'une des pistes étudiées par les enquêteurs est celle d'un litige financier entre le père de famille et son frère.
Quant à la petite rescapée, âgée de quatre ans, elle a pu confirmer l'identité de ses parents: il est désormais "humainement certain" que c'est bien la famille du père de famille britannique, né en Irak et résidant en Grande-Bretagne, sa femme et ses deux fillettes, qui se trouvait dans la voiture prise pour cible dans la tuerie, a précisé le procureur.
"Elle a entendu, elle n'a rien vu"
En revanche, la fillette ne connaissait pas très bien la femme plus âgée qui se trouvait également dans la voiture et a été tuée. Pour le reste, son témoignage n'apporte rien à l'enquête, a noté Eric Maillaud. "Elle a entendu, elle n'a rien vu", a-t-il souligné. Elle était "terrorisée" et s'est précipitée sous les jambes de sa maman.
La quatrième victime, un cycliste -qui se trouvait vraisemblablement au mauvais endroit au mauvais moment- est un trentenaire savoyard, père de trois enfants, selon le Dauphiné Libéré.
Tout est possible
Le procureur de la République a également confirmé que l'une des pistes étudiées par les enquêteurs est celle d'un litige sur fond d'argent entre le père de famille, originaire d'Irak, et son frère. Celui-ci s'est présenté jeudi à la police britannique pour nier toute implication.
Le procureur a aussi indiqué que la famille britannique visée par la tuerie connaissait bien la région et avait déjà séjourné dans le camping proche du lieu du drame, où ils avaient élu domicile avec une caravane depuis quelques jours.
Le père de la famille britannique, visée par le massacre, est "totalement inconnu" des services de renseignement, a-t-il également indiqué.
Plusieurs tueurs professionnels?
Selon une source proche de l'enquête, citée par le Daily Mail, plusieurs éléments confirmeraient qu'il s'agit d'assassinats exécutés par des "professionnels". D'intenses coups de feu auraient été entendus pendant moins de 30 secondes, ce qui semble confirmer qu'il y avait non pas un, mais plusieurs tireurs.
De nombreuses douilles ont été retrouvées sur les lieux du crime, provenant d'une arme de type pistolet automatique. Les enquêteurs s'intéressent aussi à un véhicule 4x4 vert qui a été vu par le premier témoin arrivé sur place.
Pleurs et bouquets devant la maison des victimes
Les bouquets s'accumulaient vendredi devant la maison des victimes de la tuerie, à Claygate, au sud de Londres, où de nombreux voisins venaient se recueillir, certains très émus, la plupart incrédules.
En début d'après-midi, notamment, est arrivé un groupe de six jeunes femmes portant des bouquets, plusieurs en larmes : des mamans de l'école du quartier où sont scolarisées les enfants survivantes de la tuerie.
Un des policiers en faction devant la maison a pris leurs bouquets et les a ajoutés au tas déjà imposant formé par les précédents. L'une d'elles, dont l'enfant est dans la même classe que l'une des fillettes, a rapporté, comme la plupart des gens qui les connaissaient que "c'était une famille adorable, vraiment adorable".
agences/jgal
La presse britannique en quête de mobile
Après la stupeur, les médias britanniques se sont lancés dans la quête du mobile, évoquant les théories les plus diverses: du vol de voiture ayant mal tourné à la piste terroriste d'Al-Qaïda. Aucune n'est confirmée par les enquêteurs français.
Parmi ces hypothèses, le Daily Mail, qui cite un voisin, l'homme assassiné près du lac d'Annecy était connu des services de renseignement britanniques. D'origine irakienne, il aurait été placé sous surveillance en 2003 lors de l'intervention américaine en Irak.
Les services de renseignement se sont néanmoins refusés à tout commentaire, en avançant que la victime n'avait pas été pour le moment formellement identifiée.
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