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Les victimes d'Annecy ont reçu deux balles dans la tête, selon l'autopsie

L'interview du procureur d'Annecy Eric Maillaud
L'interview du procureur d'Annecy Eric Maillaud / L'actu en vidéo / 9 min. / le 8 septembre 2012
L'autopsie des corps des quatre victimes de la tuerie de Chevaline, dans les Alpes françaises, a confirmé qu'elles avaient chacune reçu deux balles dans la tête, a annoncé samedi le parquet d'Annecy.

"Les quatre personnes sont mortes de plusieurs balles et les quatre ont été victimes de deux tirs de feu en pleine tête", a déclaré le procureur de la République d'Annecy, Eric Maillaud, au sujet des victimes de la fusillade de Chevaline, en Haute-Savoie, qui a fait quatre morts mercredi.

L'autopsie des corps a été achevée tard dans la nuit de vendredi à samedi et ses résultats pourraient permettre d'établir s'il y avait un tueur très bien entraîné ou plusieurs tueurs, pistes envisagées par des spécialistes avec près de 25 douilles trouvées sur la scène du drame.

Il s'est en revanche refusé à toute précision quant aux résultats des expertises balistiques: "je ne répondrai à aucune question sur ce point", a-t-il dit, annonçant avoir décidé de cesser de donner des conférences de presse quotidiennes, sauf avancée significative à annoncer.

Enquête en Angleterre

Les enquêteur français vont participer ce matin à la perquisition du domicile dans la banlieue de Londres de la famille abattue mercredi près d'Annecy. [KEYSTONE - AP Photo/Steve Parsons/PA]
Les enquêteur français vont participer ce matin à la perquisition du domicile dans la banlieue de Londres de la famille abattue mercredi près d'Annecy. [KEYSTONE - AP Photo/Steve Parsons/PA]

Les regards des enquêteurs français sont désormais tournés vers la perquisition menée au domicile des victimes à Claygate, dans la banlieue de Londres. Le procureur a salué "la parfaite coopération" entre enquêteurs britanniques et français. "On cherchera également à s'intéresser à l'ensemble des personnes qui peuvent graviter autour de la famille des défunts. Toutes les personnes de la famille dans l'environnement immédiat sont entendues", a-t-il ajouté, rappelant que le frère du père de famille tué serait entendu "comme tous les membres de la famille".

Le frère s'était présenté dès jeudi à la police britannique pour prendre des nouvelles et avait lui-même reconnu avoir eu avec lui un différend financier. Il sera auditionné à Londres. "On a évoqué le litige entre les deux frères sur fond d'argent (...). On va essayer de connaître le maximum de choses de la vie de cette famille, de sa profession, les entreprises pour lesquelles il a pu travailler, leur patrimoine, essayer de comprendre le pourquoi d'un éventuel litige entre deux frères", expliqué le procureur.

Les saisies qui seront opérées en perquisition ne seront pas rendues publiques, a-t-il encore précisé.

Fillettes entendues

La voiture de l'ingénieur britannique de 50 ans a été découverte mercredi après-midi sur une route forestière près du village de Chevaline, à proximité du lac d'Annecy où il passait ses vacances en camping avec sa famille. A l'intérieur se trouvaient son cadavre, celui de sa femme originaire comme lui de Bagdad et d'une femme plus âgée de nationalité suédoise. A côté gisait un cycliste français, victime collatérale de ce qui ressemble à une tentative d'exécution de toute une famille. Deux fillettes du couple, âgées de 4 et 7 ans, en ont réchappé mais l'aînée a été grièvement blessée.

Les enquêteurs souhaitent d'ailleurs toujours pouvoir recueillir des éléments du "témoin clef" du massacre, l'aînée des fillettes plongée dans un coma artificiel à l'hôpital de Grenoble (centre-est). Sa cadette de quatre ans, qui en a réchappé après être restée cachée huit heures aux pieds de sa mère morte, "a entendu mais rien vu" du drame, selon le procureur, et "ne sera plus réentendue" par les enquêteurs.

agences/vkiss

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Collaboration suisse et italienne

Les polices suisse et italienne ont été mobilisées dans le cadre du dispositif mis en place pour tenter d'interpeller le ou les auteurs de la tuerie de Chevaline, a annoncé samedi le procureur d'Annecy. "L'Italie est à une heure trente, la Suisse à une heure. Les enquêteurs ont sollicité l'assistance des pays voisins", a déclaré le procureur Eric Maillaud sur la chaîne I-Télé.

L'hypothèse d'un tueur unique s'éloigne

Avec près de 25 douilles retrouvées sur la scène de la tuerie de Chevaline, l'hypothèse d'un tireur unique semblait de moins en moins envisageable, même si les enquêteurs n'excluent à cette heure aucun scénario.

Etant donné le nombre de balles tirées et le nombre de douilles retrouvées, le ou les tueurs "ont très certainement utilisé une arme semi-automatique", selon un spécialiste des armes. Or, les chargeurs standards de ces armes ne peuvent contenir "que 15 balles maximum", selon cette source.

Du coup trois hypothèses émergent: il y avait soit deux tireurs, soit un tireur ayant utilisé deux armes chargées de façon consécutive, soit enfin un tireur ayant rechargé pendant la fusillade.

Les enquêteurs continuent également de creuser la piste d'un 4x4 vert et d'une moto qui auraient été vus par plusieurs témoins après les assassinats.