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L'ambassadeur des Etats-Unis et trois fonctionnaires tués en Libye

Séquences choisies - Consulat américain en feu en Libye
Séquences choisies - Consulat américain en feu en Libye / L'actu en vidéo / 50 sec. / le 12 septembre 2012
L'ambassadeur des Etats-Unis en Libye et trois fonctionnaires américains ont été tués mardi soir dans l'attaque du consulat à Benghazi, suite à la diffusion d'un film jugé insultant pour l'islam. La Libye s'est excusée auprès des USA.

L'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, J. Christopher Stevens, et trois fonctionnaires américains ont été tués mardi soir dans l'attaque du consulat à Benghazi, dans l'est de la Libye, a déclaré mercredi à haut responsable du ministère de l'Intérieur.

L'attaque a aussi fait une dizaine de victimes - tuées ou blessées - parmi les agents de sécurité libyens qui protégeaient le bâtiment, a indiqué mercredi le représentant permanent adjoint libyen à l'ONU, Ibrahim Dabbashi.

Consulat attaqué

"L'ambassadeur a été tué ainsi que trois autres fonctionnaires", a déclaré le vice-ministre de l'Intérieur Wanis al-Charef. La mort de J. Christopher Stevens a été confirmée par un tweet du vice-Premier ministre libyen, Moustapha Abou Chagour, qui a dénoncé des "actes barbares".

Des hommes armés ont attaqué mardi soir le consulat, notamment avec des roquettes, selon des sources de sécurité libyennes qui avaient fait état dans un premier temps d'un Américain mort et un autre blessé dans l'attaque. Des témoins ont rapporté de leur côté que les assaillants, qui protestaient contre un film jugé insultant pour l'islam avaient eu également recours à des bombes artisanales.

Le décès de l'ambassadeur serait dû à une suffocation au monoxyde de carbone, a indiqué une source de sécurité à Benghazi, sous couvert de l'anonymat. Selon les témoins, le consulat américain a été incendié après avoir été pillé et vandalisé. Surpris par la violence de l'attaque, des membres des services de sécurité libyens qui surveillaient le consulat ont quitté les lieux, a affirmé une autre source de sécurité à Benghazi.

Les autorités libyennes ont pointé du doigt à la fois les partisans de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi et le réseau Al-Qaïda après l'attaque.

"Ce qui s'est passé hier, coïncide avec le 11 septembre et a une signification claire", a déclaré le président du Congrès général national (CGN), plus haute autorité politique du pays, Mohamed al-Megaryef, au cours d'une conférence de presse à Tripoli.

Film jugé insultant

Selon le Wall Street Journal, le film à l'origine des violences s'intitule "Innocence of Muslims" ("L'Innocence des musulmans") et a été réalisé par un Israélo-Américain, Sam Bacile.

Selon les autorités libyennes, les assaillants protestaient contre le même film dénoncé par des milliers d'Egyptiens, en majorité des salafistes, qui avaient manifesté mardi - jour anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis - devant l'ambassade américaine au Caire, avant d'arracher le drapeau américain pour le remplacer par un étendard islamique (lire ci-dessous).

Après la manifestation du Caire, Sam Bacile a déclaré au quotidien américain: "l'islam est un cancer". Le long métrage a reçu le soutien du controversé pasteur américain Terry Jones, qui avait créé la polémique en brûlant des exemplaires du Coran en avril.

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agences/bkel

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La Libye s'excuse

La Libye a présenté ses excuses mercredi aux Etats-Unis au lendemain de la mort de l'ambassadeur américain et trois autres personnes dans une attaque contre le consulat américain à Benghazi, dans l'est de la Libye.

"Nous présentons nos excuses aux Etats-Unis et au peuple américain et au monde entier pour ce qui s'est passé", a déclaré lors d'une conférence de presse à Tripoli Mohamed al-Megaryef, le président du Congrès général national (CGN), la plus haute autorité politique du pays.

Auparavant, Barack Obama avait condamné mercredi une "attaque scandaleuse". Il a ordonné un renforcement des mesures de sécurité autour des représentations diplomatiques américaines à travers le monde.

Le président français François Hollande également condamné "avec la plus grande fermeté" mercredi l'attaque de la veille contre le consulat des Etats-Unis à Benghazi, dans l'est de la Libye, qui a coûté la vie à l'ambassadeur et trois autres diplomates américains.

Le Parlement européen en a fait de même et le secrétaire général de l'OTAN, Anders Fogh Rasmussen, en ont fait de même.

Dans le monde arabe, la présidence afghane a "fortement condamné" mercredi le film polémique sur l'islam à l’origine des violentes manifestations, le qualifiant "d'inhumain et insultant". "Insulter les croyances de 1,5 milliard de personnes et blesser leurs sentiments légitimes est un crime", a-t-il dit.

Une unité antiterroriste déployée

Les Etats-Unis vont déployer une équipe de Marines spécialisés dans la lutte antiterroriste en Libye.

"Les Marines envoient une équipe "Fast" (Fleet Antiterrorism Security Team, ou Equipe de sécurité de la flotte antiterroriste) en Libye", a déclaré un responsable sous couvert d'anonymat.

Le réalisateur se terre

Le réalisateur du présumé film à l'origine des violences en Egypte et en Libye a maintenu mardi que l'islam était "un cancer". Face à la polémique, il s'est réfugié dans un lieu tenu secret.

Joint par téléphone par l'Associated Press, Sam Bacile a redit que l'islam était un "cancer", précisant que son film avait un caractère politique.

Le réalisateur, 56 ans, se présente comme un juif israélien et pense que son film aidera sa terre natale en exposant au monde les failles de l'Islam.

Des extraits disponibles sur le site de partage de vidéos en ligne YouTube montrent le prophète de l'Islam ayant des relations sexuelles et mettent en doute son rôle de porteur de la parole de Dieu.

Nouveau rassemblement au Caire

Des militants chrétiens coptes ont appelé à un rassemblement mercredi au Caire contre le film jugé insultant envers l'islam qui a provoqué la veille des violences devant l'ambassade américaine en Egypte, où la sécurité a été renforcée, et le consulat des Etats-Unis en Libye.

L'Union des jeunes de Maspéro et la Coalition de l'Egypte copte ont, dans un communiqué, condamné "toute forme de mépris contre quelque religion que ce soit, de même que toute tentative de semer la discorde entre personnes de différentes confessions".

L'Union des jeunes de Maspéro a appelé sur sa page Facebook à un rassemblement dans la soirée devant l'ambassade américaine au Caire contre ce film "qui insulte l'islam et le prophète Mahomet".

"La sécurité a été renforcée dans le centre du Caire, particulièrement aux abords de l'ambassade des Etats-Unis", a indiqué à l'AFP un responsable des services de sécurité. Il a précisé qu'il n'y avait eu aucune arrestation après les incidents de la veille.