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L'attaque du consulat américain porte "la signature d'Al-Qaïda"

Le consulat américain a subi un assaut musclé. Son annexe a été mittraillée durant deux heures.
Le consulat américain a subi un assaut musclé. Son annexe a été mitraillée durant deux heures.
L'attaque meurtrière du consulat américain en Libye porte la "signature d'Al-Qaïda", selon un responsable américain. Le mystère autour de l'auteur du film controversé reste entier.

L'attaque du consulat américain a été un "acte de type militaire planifié, coordonné et bien exécuté", selon Mike Rogers, président républicain de la commission du renseignement au Congrès américain. "Il y a des détails encore assez flous, mais clairement on a la signature d'Al-Qaïda", a-t-il également estimé.

La thèse de débordements d'une foule en colère est écartée. Les extrémistes se seraient servis des manifestants qui protestaient contre un film pour s'en prendre au consulat américain.

Etats-Unis et Libye soudés

Le président américain a écarté une rupture des liens avec la Libye, qui s'est d'ailleurs excusée. Les deux pays vont travailler ensemble à traduire en justice les auteurs de l'attaque. Jeudi matin, Barack Obama a néanmoins enjoint les présidents libyen et égyptien à poursuivre leurs efforts pour assurer la sécurité du personnel diplomatique.

Les autorités libyennes ont aussi pointé du doigt Al-Qaïda, ainsi que les partisans de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi. "Ce qui s'est passé hier, coïncide avec le 11 septembre et a une signification claire", a déclaré le président du Congrès général national (CGN) Mohamed al-Megaryef.

Deux destroyers américains mobilisés

Les Etats-Unis ont envoyé en Libye deux navires de guerre et une troupe d'élite anti-terroriste des Marines. Un premier destroyer, le USS Laboon, s'est positionné au large de la Libye mercredi, tandis qu'un deuxième, le USS McFaul, était en route. Le nombre de destroyers de la marine américaine en Méditerranée doit ainsi passer de quatre à cinq. Ces bâtiments de guerre sont armés de missiles de croisière Tomahawk.

Le président Barack Obama a estimé "choquante" l'attaque en Libye. [REUTERS - Jason Reed]
Le président Barack Obama a estimé "choquante" l'attaque en Libye. [REUTERS - Jason Reed]

Environ 50 soldats stationnés dans une base militaire en Espagne devaient se rendre initialement à Tripoli, afin de protéger les bâtiments diplomatiques appartenant aux Etats-Unis.

Par ailleurs, le personnel du consulat à Benghazi a été évacué vers l'Allemagne et la présence diplomatique américaine à Tripoli a été réduite.

Une dizaine de morts

L'ambassadeur des Etats-Unis en Libye, J. Christopher Stevens, et trois fonctionnaires américains ont été tués mardi soir dans l'attaque du consulat à Benghazi, dans l'est de la Libye. Au moins cinq civils américains ont été blessés. Des dizaines d'agents de sécurité libyens ont aussi été blessés ou tués.

Des hommes armés ont attaqué le consulat, notamment avec des roquettes. Ils ont aussi eu recours à des bombes artisanales, selon des témoins. Le site a été incendié après avoir été pillé et vandalisé, toujours selon des témoins. L'annexe du consulat a été mitraillée pendant deux heures. Cette attaque aurait été menée en raison d'un film jugé insultant pour l'islam.

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agences/bri

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Mystère autour de l'identité du cinéaste

Le cinéaste ayant réalisé le film anti-musulman qui crée la polémique, se qualifie d'Américano-israélien et se fait appeler Sam Bacile. Il aurait décidé de se cacher, selon l'un de ses collaborateurs, craignant pour sa vie après l'éruption de violences provoquée par son film à petit budget "Innocence des musulmans", qui tourne en dérision le prophète Mahomet.

Steve Klein, consultant sur le film, a nié mercredi l'implication d'Israël dans la production et a assuré que Sam Bacile - un pseudonyme, a-t-il reconnu - était mortifié par le décès de l'ambassadeur américain en Libye, Chris Stevens, lors de l'attaque du consulat de Benghazi, où trois autres Américains ont été tués. "Il est bouleversé par le meurtre de l'ambassadeur" a assuré Steve Klein, soulignant qu'il avait parlé au téléphone à Sam Bacile plus tôt dans la journée, mais qu'il ignorait où il se trouvait.

Steve Klein craint que le cinéaste ne connaisse le même sort que le réalisateur néerlandais Theo Van Gogh, qui avait été assassiné en 2004 après avoir déclenché des protestations avec un film anti-musulmans. "S'il apparaissait en public, je suis sûr qu'il serait tué très facilement", a-t-il dit.

L'équipe du film affirme son innocence

L'équipe du film a fait part de sa colère, mercredi, dans un communiqué publié par le Los Angeles Times. "Tous les acteurs et toute l'équipe sont bouleversés et ont l'impression d'avoir été exploités par le producteur", écrivent-ils. "Nous sommes à 100% contre ce film et avons été grossièrement trompés sur ses intentions et objectifs. (...) Nous sommes choqués par les réécritures radicales du scénario et les mensonges proférés à toutes les personnes impliquées", ajoute le communiqué.

L'actrice Cindy Lee Garcia, qui joue une femme dont la fille est proposée en mariage à Mohamet, a affirmé qu'elle ignorait que le film fût une propagande anti-musulmane, ajoutant que des dialogues avaient été doublés après le tournage. Selon elle, "il n'y avait rien sur Mahomet ou les musulmans" dans le film qu'elle a tourné. Le doublage est parfaitement visible sur les 14 minutes du film diffusées sur internet, où des mots sont grossièrement insérés au beau milieu de séquences.