Les talibans, qui avaient promis d'essayer de tuer le prince Harry, ont tenu parole en attaquant vendredi soir la base dans laquelle il est affecté dans le sud de l'Afghanistan. Le prince s'en est sorti indemne, mais deux soldats américains ont été tués dans l'assaut. Huit militaires et un civil ont été blessés, selon le nouveau bilan de l'Isaf.
Jamais de telles pertes matériels n'avaient été infligées en dix ans de conflit en Afghanistan aux forces de la coalition, a reconnu une source sécuritaire occidentale.
Plus de 4 heures de tirs
L'attaque à l'arme légère et à l'aide d'obus et de roquettes a débuté vers minuit (21h30 en Suisse), a duré plus de quatre heures et a été très intense. Elle a touché le camp Bastion, situé dans la province très instable du Helmand.
Selon le dernier bilan communiqué dimanche par la coalition, quinze insurgés "bien équipés, armés et qui avaient répété" l'attaque, ont pénétré dans la base, "habillés d'uniformes de l'armée américaine" et "munis de fusils automatiques, de lance-roquettes et de gilets de kamikaze".
Causes incertaines
Les talibans ont affirmé lundi être déterminés à tuer le prince Harry, arrivé la semaine dernière pour une mission comme pilote d'hélicoptère de combat. Un porte-parole avait affirmé qu'un "plan très important" avait été mis en place.
Mais un porte-parole taliban a affirmé samedi à l'AFP que l'attaque avait été menée "en revanche contre le film insultant des Américains" et que "l'objectif n'était pas le prince Harry".
Contacté, un porte-parole de l'armée britannique s'est refusé à tout commentaire sur d'éventuelles mesures de sécurité supplémentaires prises pour protéger le prince Harry, qui a fêté ses 27 ans samedi.
ats/bri
Plus de 100'000 militaires
Quelque 117'000 militaires étrangers sont encore présents en Afghanistan.
La grande majorité d'entre eux quittera le pays à la fin 2014.
Lors de sa visite jeudi au camp Bastion, le ministre britannique de la Défense Philip Hammond a envisagé la possibilité d'un retrait prématuré.
Le Royaume-Uni est, avec 9500 soldats, le deuxième contributeur de l'Isaf en Afghanistan après les Etats-Unis.
Bavure de l'OTAN
Huit femmes ont été tuées et huit autres blessées samedi dans un bombardement nocturne de l'OTAN dans la province de Laghman, à l'est de Kaboul, a affirmé dimanche un responsable local.
L'Isaf, la force armée de l'OTAN, a admis par le canal de l'un de ses porte-parole qu'elle "venait de prendre conscience" d'avoir causé la mort de "5 à 8 Afghans" lors d'un bombardement qui a anéanti un "grand nombre d'insurgés".
Le bombardement s'est produit avant l'aube près du village de Dilaram, dans le district reculé d'Alingar, selon plusieurs sources afghanes. Les femmes ramassaient du bois quand elles ont été fauchées par les bombes.
Selon l'Isaf, le bombardement a été décidé après que "les intentions hostiles" de 45 insurgés eurent été "positivement identifiées".
Six soldats tués depuis samedi
Au moins un policier afghan a tiré sur des soldats de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN à un poste de contrôle dans le sud de l'Afghanistan tôt dimanche matin, tuant quatre militaires américains avant de prendre la fuite, ont affirmé des responsables afghans et de l'ISAF.
La veille, un homme habillé en policier avait tué deux soldats britanniques de l'OTAN à Lashkar Gah, capitale de la province du Helmand (sud).