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Espagnols et Portugais à nouveau dans la rue contre la rigueur

Séquences choisies - Défilé anti-austérité à Madrid
Séquences choisies - Défilé anti-austérité à Madrid / L'actu en vidéo / 1 min. / le 15 septembre 2012
Des dizaines de milliers d'Espagnols ont défilé samedi à Madrid, pour dénoncer l'austérité instaurée par le gouvernement Rajoy. Plus tard dans la journée, des manifestations similaires ont eu lieu un peu partout au Portugal.

Sous le slogan "Ils veulent ruiner le pays, il faut l'empêcher", une foule immense et multicolore a envahi Madrid samedi pour protester contre la politique de rigueur. Noyés dans les drapeaux ou sous des pancartes portant le seul mot "NO", les manifestants ont déferlé par dizaines de milliers dans le centre de la capitale.

Tous entendaient ainsi dénoncer la politique de rigueur menée par le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy: enseignants, parents et élèves en vert pour défendre l'éducation, cortège blanc de la santé, marche noire pour les fonctionnaires, défilé orange pour les personnes dépendantes et âgées, femmes en violet.

Les manifestants sont sortis de bus venus de toutes les régions du pays, de Catalogne, d'Andalousie, ou du nord de l'Espagne, portant les drapeaux régionaux et les couleurs des deux grands syndicats, UGT et CCOO. Les autorités ont estimé la participation à 65'000 personnes.

"Trop de dégâts"

A la mi-journée, la foule s'est massée autour de la place Colon, pour écouter les leaders syndicaux. A deux pas de là, le siège du Parti populaire, au pouvoir, a été transformé en camp retranché, le quartier étant protégé par des dizaines de fourgons de police.

"Nous voulons dire haut et fort au gouvernement [...] que sa politique fait trop de dégâts", a déclaré le secrétaire général de CCOO, Ignacio Toxo. Le 19 juillet déjà, des centaines de milliers de personnes avaient défilé à Madrid pour crier leur colère contre les coupes budgétaires qui étranglent la population, durement éprouvée par un chômage frappant un quart des actifs.

Or, le chef du gouvernement a depuis annoncé que les efforts se poursuivraient, avec un total de 102 milliards d'euros d'économies d'ici à la fin 2014, provoquant un mécontentement social grandissant. Déjà, le gouvernement a sacrifié la prime de Noël des fonctionnaires, augmenté les impôts et la TVA, réduit les allocations chômage avec l'objectif de ramener le déficit public, qui a atteint 8,9% du PIB en 2011, à 6,3% cette année, 4,5% en 2013 et 2,8% en 2014.

afp/ptur

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Des mesures qualifiées de "nécessaires"

Le ministre de l'Economie espagnol, Luis de Guindos, a assuré que le gouvernement était conscient des sacrifices imposés à la population.

"Ces mesures sont absolument nécessaires si l'on souhaite sortir l'économie de cette situation critique", a-t-il déclaré en marge d'une réunion des ministres européens des Finances, à Chypre.

Madrid a d'ailleurs annoncé vendredi qu'il allait procéder à une nouvelle vague de réformes d'ici le 27 septembre.

Autre manifestation massive contre l'austérité au Portugal

Plus d'une centaine de milliers de personnes ont également manifesté samedi à Lisbonne et dans plusieurs villes du Portugal contre les mesures d'austérité du gouvernement de centre-droit. "Stop au terrorisme social", "Ceux qui volent le Portugal doivent être jugés", "Bientôt l'Etat volera les morts", pouvait-on lire sur quelques unes des nombreuses banderoles et affiches brandies par les manifestants.

"Que la troïka aille au diable", était le principal slogan des manifestations pour signifier le rejet des mesures de rigueur imposées par les trois bailleurs de fonds du Portugal, l'UE, le FMI et la BCE en échange du plan de sauvetage de 78 milliards d'euros, accordé au pays en mai 2011.

A Lisbonne, des échauffourées ont eu lieu entre manifestants et policiers devant le Parlement sans faire de victimes.

Le mécontentement social s'est nettement amplifié après les récentes décisions du gouvernement de procéder cette année à de nouvelles augmentations d'impôts et de prévoir pour l'année prochaine une hausse de 11% à 18% des cotisations salariales.