Plusieurs dizaines de milliers de manifestants -environ 40'000 selon une estimation indépendante obtenue par l'AFP- ont défilé samedi dans le centre de Moscou, pour le premier grand rassemblement depuis trois mois contre le président russe Vladimir Poutine. "La Russie sans Poutine!", "Le gouvernement, c'est nous", scandaient notamment les manifestants.
Quelque 7000 policiers et forces du ministère de l'Intérieur ont été déployés le long du parcours de la manifestation, tandis que des hélicoptères de la police survolaient la ville. Certains des manifestants ont arboré des ballons sur lesquels étaient peints des cagoules de couleur, emblème des Pussy Riot dont trois des membres ont été condamnées le 17 août à deux ans de camp pénitentiaire pour une "prière punk" anti-Poutine.
"Changements nécessaires"
"Il faut que tous les Russes descendent dans la rue pour montrer au régime que des changements sont nécessaires dans notre pays, sans lesquels notre pays ne peut pas évoluer", a expliqué une manifestante, enseignante.
Alexeï Navalny, le plus charismatique des dirigeants de l'opposition, a pour sa part appelé les opposants à se préparer à une longue lutte et à se rendre aux manifestations comme ils se rendraient "au travail".
Pas d'incident majeur
La manifestation s'est achevée sans incident majeur dans la soirée. Un des leaders de l'opposition, le chef de file du Front de Gauche Sergueï Oudaltsov, a cependant été interpellé, ainsi que trois autres militants. La police a indiqué avoir procédé à ces interpellations car l'opposant avait refusé d'obéir à l'ordre d'évacuation à l'heure à laquelle prenait fin l'autorisation délivrée par la mairie de Moscou.
Vendredi, à la veille de la manifestation, le Parlement russe a retiré son mandat au député Guennadi Goudkov, dont l'implication dans les manifestations contre le président Vladimir Poutine avait déplu au Kremlin. "Il n'est plus protégé par l'immunité parlementaire et risque d'être arrêté", affirment ses partisans.
ap/ptur