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Regain de tensions sino-japonaises autour d'îles très convoitées

Selon le groupe audiovisuel nippon NHK, des manifestants s'en sont pris à une dizaine d'usines japonaises, incendiant une fabrique Panasonic et une concession du constructeur automobile Toyota.
Selon le groupe audiovisuel nippon NHK, des manifestants s'en sont pris à une dizaine d'usines japonaises, incendiant une fabrique Panasonic et une concession du constructeur automobile Toyota.
Les relations entre le Japon et la Chine sont extrêmement tendues. Au coeur de la querelle: un archipel convoité par les deux pays. Ce week-end, de violentes manifestations anti-japonaises ont eu lieu dans plusieurs villes de Chine.

Des rassemblements anti-japonais ont réuni dimanche des milliers de manifestants dans une vingtaine de villes de Chine, dont Pékin, pour la deuxième journée consécutive. Une querelle portant sur des îles que se disputent le Japon et la Chine est à l'origine de ce mouvement, commencé samedi.

A Shenzhen (sud), la police chinoise a dû intervenir à l'aide de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser les protestataires. Les manifestants s'en sont pris aux forces de l'ordre et à un magasin japonais. Des attaques semblables contre des commerces, des voitures et des restaurants japonais ont eu lieu dans plusieurs villes chinoises.

Samedi déjà, des heurts s'étaient produits entre manifestants et policiers devant l'ambassade japonaise à Pékin.

Ambassadeur de Chine convoqué

Les Chinois protestent contre la décision du gouvernement japonais, le 10 septembre, de racheter l'archipel inhabité des Senkaku, contrôlé par Tokyo mais également revendiqué par la Chine qui les appelle Diaoyu. Les îles appartenaient jusque-là à un propriétaire privé, une famille japonaise. Le gouvernement japonais avait annoncé en avril son souhait de rattacher les îles à la municipalité.

Pékin a exprimé son indignation et envoyé vendredi six navires de surveillance vers les îles disputées, pour faire "respecter la loi". Ce qui a amené Tokyo à convoquer l'ambassadeur chinois pour protester contre ce que le Japon considère comme une incursion sur son territoire.

agences/ptur

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Le Premier ministre nippon appelle Pékin à assurer la sécurité des Japonais en Chine

Le chef du gouvernement japonais, Yoshihiko Noda, a enjoint dimanche Pékin à assurer la sécurité des ressortissants et intérêts nippons en Chine, après les manifestations du week-end.

"Malheureusement, tout cela a des conséquences sur la sécurité de nos ressortissants et occasionne des dégâts aux biens des entreprises japonaises", a déploré le Premier ministre, interrogé par la chaîne de télévision NHK.

Les autorités chinoises ont demandé aux manifestants de ne pas recourir à la violence, mais la presse officielle a dans le même temps relayé des appels au boycott contre les produits japonais.

La télévision d'Etat CCTV a cessé ce week-end la diffusion de publicités japonaises sur deux des ses chaînes principales, selon la radio nationale chinoise.

Le ministre de la Défense américain craint la contagion

Cette flambée de violences sur le dossier Senkaku a fait réagir le ministre de la Défense américain, Leon Panetta.

A des journalistes l'accompagnant dans l'avion l'emmenant en Asie, il s'est déclaré dimanche "préoccupé par ce conflit qui pourrait déboucher sur des violences et au bout du compte sur un conflit impliquant d'autres pays".

Un archipel très disputé

L'archipel inhabité, situé en mer de Chine orientale, est sous souveraineté nippone depuis 1895.

Sa valeur réside surtout dans son emplacement stratégique, les riches ressources halieutiques et de possibles gisements de gaz naturel.

Les Chinois déclarent avoir découvert ces îlots au XIVe siècle.

Ils sont aussi revendiqués par Taïwan.