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La Suisse veut un renforcement de la commission d'enquête sur la Syrie

Martinelli le vrai [MARTIAL TREZZINI]
Dante Martinelli, ambassadeur suisse à l'ONU. - [MARTIAL TREZZINI]
Le président de la commission d'enquête sur la Syrie a dressé lundi à Genève un tableau dramatique de la situation des droits de l'homme dans le pays. La Suisse, par la voix de l'ambassadeur Dante Martinelli a demandé que la commission soit renforcée.

La Suisse a exprimé lundi à l'ONU son soutien à la prolongation du mandat de la commission internationale d'enquête sur la Syrie et demandé que de nouveaux commissaires la rejoignent.

Elle a également souhaité que le rapport de la commission soit transmis au Conseil de sécurité.

Prolongation et renforcement du mandat

L'ambassadeur à l'ONU Dante Martinelli a salué "les recommandations très complètes" de la commission d'enquête présidée par Paulo Pinheiro et exprimé son soutien au Haut Commissariat pour leur mise en oeuvre.

Il a "condamné avec la plus grande fermeté toutes les violations du droit international dont les victimes sont souvent des civils".

Dante Martinelli a affirmé que la Suisse "soutient fortement la prolongation du mandat de la commission d'enquête" et "demande son renforcement par des commissaires supplémentaires".

L'Union européenne, divers pays arabes et les Etats-Unis ont également demandé que le mandat de la commission, créée il y a un an, soit prolongé et renforcé.

Candidature de Carla del Ponte

La Suisse a présenté la candidature de l'ex-procureure du tribunal international sur l'ex-Yougoslavie la Tessinoise Carla del Ponte pour faire partie de la commission. La décision de sa nomination revient à la présidente du Conseil Laura Dupuy Lasserre, qui pourrait l'annoncer à la fin de la session le 28 septembre.

Dante Martinelli a mentionné l'initiative lancée à New York par la Suisse, à laquelle 32 Etats se sont ralliés jusqu'ici. Il a invité tous les Etats à s'y joindre et à signer une lettre au Conseil de sécurité de l'ONU lui demandant de saisir la Cour pénale internationale (CPI) de la situation en Syrie.

Violents combats à Alep

Sur le terrain, de violents combats ont opposé dans la nuit de dimanche à lundi l'armée syrienne aux combattants rebelles dans l'ouest d'Alep. Les rebelles tentent de s'infiltrer dans le quartier stratégique de Midane après l'annonce de sa reprise par l'armée, selon des habitants.

Le quotidien "al-Watan", proche du pouvoir, affirme pour sa part que le quartier de Midane a été "purifié" et que la majorité des hommes armés qui y combattaient "sont des salafistes arabes et étrangers". "

Des combats ont eu lieu aussi après minuit autour de bâtiments des renseignements et des recherches scientifiques  a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Selon le dernier bilan de l'OSDH, les violences ont fait dimanche 148 morts dont 101 civils, 29 soldats et 18 rebelles, des chiffres invérifiables en l'absence de source indépendante sur place.

agences/vtom

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Les rebelles également montrés du doigt

Les forces de l'opposition ont également commis des crimes de guerre, dont des meurtres, des exécutions sommaires, des actes de torture, l'utilisation d'armes imprécises et indiscriminées.

"Ces violations, bien que sérieuses, n'ont pas le degré de gravité, de fréquence et l'ampleur de celles commises par les forces gouvernementales et leurs alliées", a affirmé Paulo Pinheiro.

Boycott de la Syrie

La Syrie a boycotté lundi à Genève le débat organisé au Conseil des droits de l'homme sur le rapport de la commission d'enquête internationale.

Aucune délégation ne s'est présentée dans la salle du Conseil et la chaise de la Syrie est restée vide.

C'est la première fois que la Syrie boycotte complètement les débats du Conseil des droits de l'homme sur la situation dans le pays, depuis le début des violences il y a 18 mois.