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L'onde de choc du film anti-islam gagne de nouveaux pays

A Kaboul, les manifestants, pour la plupart des étudiants, ont scandé le slogan "Mort à l'Amérique". [Massoud Hossaini]
A Kaboul, les manifestants, pour la plupart des étudiants, ont scandé le slogan "Mort à l'Amérique". - [Massoud Hossaini]
Les violents rassemblements liés à la diffusion du film islamophobe ont gagné lundi l'Indonésie et l'Afghanistan. Au Liban, le chef du Hezbollah a fait une rare apparition pour encourager les manifestants.

Les manifestations anti-américaines violentes liées à la diffusion du film islamophobe se sont poursuivies lundi, faisant deux morts au Pakistan. A Warai, ville du nord-ouest du pays située près de la frontière afghane, des manifestants ont incendié un commissariat, un club de journalistes et la maison d'un magistrat. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et tiré des coups de semonce pour disperser la foule.

Une personne a été tuée dans ces échauffourées, tandis qu'un manifestant blessé par balle la veille lors de manifestations à Karachi (sud) a lui aussi été déclaré mort. Des marches anti-américaines ont aussi eu lieu à Peshawar (nord-ouest) et Quetta (ouest).

Premières violences à Kaboul et Djakarta

Par ailleurs, l'Afghanistan et l'Indonésie ont connu leurs premières violences depuis le début de "l'affaire du film anti-islam". A Kaboul, des hommes armés se trouvant parmi les manifestants ont ouvert le feu pendant une manifestation. La police n'a pas riposté, "pour ne pas exciter davantage les protestataires", a assuré le chef de la police. Entre 40 et 50 policiers ont été légèrement blessés, selon ses dires.

A Jakarta, les manifestants, dont de nombreux sympathisants de groupes extrémistes, ont lancé des cocktails molotov et hurlé des slogans anti-américains, alors que la police répondait avec des canons à eau et des tirs de sommation pour disperser quelque 700 personnes.

Brève apparition d'Hassan Nasrallah

A Beyrouth, au Liban, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à l'appel du Hezbollah, pour dénoncer le film, aux cris du slogan "Amérique, grand Satan, Israël, ennemi des musulmans". Le chef de cette formation islamiste chiite, Hassan Nasrallah, a fait une rare apparition en public.

Son apparition surprise, qui a duré une quinzaine de minutes, a provoqué des scènes de délire parmi la foule. "Il ne s'agit pas d'un mouvement passager ou d'un défoulement mais du début d'une mobilisation sérieuse qui doit se poursuivre à travers toute la nation islamique pour défendre le Prophète Mahomet", a lancé Hassan Nasrallah.

19 victimes des violences

"Tous nos peuples et nos gouvernements doivent faire pression sur la communauté internationale pour l'adoption d'une résolution internationale et des lois nationales criminalisant toute atteinte aux religions monothéistes et aux grands prophètes de Dieu", a-t-il ajouté, sous les cris de la foule.

Dix-neuf personnes, incluant l'ambassadeur américain en Libye, sont mortes au total dans le monde dans les violences liées à ce film amateur tourné il y a plus d'un an aux Etats-Unis, et dont un extrait de 14 minutes a été mis en ligne.

agences/ptur

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Berlin envisage d'interdire les projections publiques du film

"Les autorités allemandes envisagent d'interdire la projection en public du film islamophobe qui a déclenché les manifestations", a déclaré la chancelière Angela Merkel lundi.

La chancelière a estimé qu'il existait "de bonnes raisons" d'interdire la projection d'"Innocence of Muslims", et a exhorté les musulmans en colère contre ce film à rejeter la violence et exprimer leur indignation de façon pacifique.