Souvent présenté et perçu comme une sorte de "Robin des bois à l'envers", prenant l'argent aux pauvres pour le donner aux riches, le candidat républicain à la présidentielle américaine traîne également plusieurs casseroles. Entre sa fortune, ses gaffes verbales et ses volte-face politiques, passage en revue de quelques pierres dans le jardin de Mitt Romney.
Bain Capital
Mitt Romney a été mis en cause jeudi 12 juillet dans la presse américaine pour son passé à la tête de Bain Capital, un fonds d'investissement soupçonné d'être lié à plusieurs délocalisations et lucratives restructurations industrielles, preuves d'antipatriotisme notoire. Romney aurait avancé de trois ans la date à laquelle il a quitté le fonds, affirme le Boston Globe au terme de son enquête.
Sa fortune
Début août, le magazine américain Vanity Fair publiait une autre enquête affirmant qu'une partie de la fortune personnelle de Mitt Romney, estimée à 250 millions de dollars, proviendrait d'un réseau opaque d'investissements à l'étranger. 30 millions de dollars seraient issus de fonds basés dans les îles Caïmans, un paradis fiscal.
Mitt Romney, dont d'anciens comptes bancaires détenus en Suisse jusqu'en 2010 ont défrayé la chronique, a juré qu'il n'avait rien à cacher.
Contraint à la transparence, le candidat républicain a publié aussi sa feuille d'impôt fin janvier 2012, confirmant son statut de multimillionnaire en dollars. Il a déclaré des revenus de 21,7 millions de dollars pour 2010 et de 20,9 millions pour 2011, a rapporté le New York Times qui s'est procuré ses documents fiscaux. Au total pour ces deux années-là, le foyer fiscal de Romney a donné 7 millions de dollars à des oeuvres de charité (pour l'essentiel à l'Eglise mormone) et payé 6,2 millions de dollars d'impôts fédéraux.
Les gaffes verbales
Dans une vidéo diffusée mi-septembre, on entend Romney ironiser sur la "mentalité de victimes", d'assistés des électeurs démocrates. Il assure que "47% (des Américains) voteront pour le président quoi qu'il arrive. Il y a 47% des gens qui sont avec lui, qui dépendent du gouvernement, qui pensent qu'ils sont des victimes, qui pensent que le gouvernement doit s'occuper d'eux, qui pensent qu'ils ont le droit d'avoir accès à une couverture santé, à de la nourriture, à un toit, à tout ce que vous voulez".
Le mois dernier, une autre vidéo montrant Romney évoquer les conditions de travail déplorables dans une usine chinoise a fait le tour du web. Il y opposait les conditions dont il avait été témoin lors d'un voyage d'affaire en Chine à celles des Etats-Unis où "95 % de la vie est organisée pour vous si vous êtes né dans ce pays".
"Je ne me soucie pas des très pauvres", a aussi déclaré Romney sur CNN le 1er février 2012.
"Ma femme a deux Cadillac", a encore déclaré un jour Mitt Romney qui apparaît ainsi déconnecté des réalités du peuple américain.
La girouette politique
Jugé à l'origine plutôt modéré, Romney a fini par durcir son discours pour rallier la frange conservatrice de son parti. Il s'est dit défenseur du droit à l'avortement avant de promettre de nommer des juges anti-avortement à la Cour suprême, puis de modérer à nouveau sa position.
Il a été pour le contrôle des armes avant d'être contre.
Il y a un peu plus d'un an, il promettait de maintenir l'impôt sur le revenu au niveau actuel. Aujourd'hui, il veut l'éliminer pour tout le monde.
Il est enfin l'auteur d'une réforme de la santé dans le Massachusetts similaire à celle signée par le président en 2009, qu'il promet d'abroger s'il est élu.
olhor