Les mineurs de Marikana obtiennent satisfaction au terme d'un long conflit

Les mineurs de Marikana se sont mobilisés pour demander des augmentations de salaire. [EPA / Keystone]
Les mineurs de Marikana se sont mobilisés pour demander des augmentations de salaire. - [EPA / Keystone]
Le long conflit meurtrier de la mine de platine de Marikana, en Afrique du Sud, a pris fin mardi avec un accord qui donne en grande partie satisfaction aux mineurs. Le travail devrait reprendre jeudi.

Les mineurs en grève de la mine de platine de Lonmin, à Marikana (nord de l'Afrique du Sud), ont accepté mardi un accord prévoyant une augmentation de 22% et une reprise du travail jeudi, a annoncé le principal médiateur religieux. Cet accord, qui inclut également une prime unique de 2000 rands (190 euros) s'ils reprennent le travail jeudi, devrait permettre de mettre un terme à un conflit qui a fait 45 morts depuis début août, dont 34 mineurs tués par la police le 16 août.

Hausse réelle de 22%

"C'est un accord global qu'ils ont accepté", a déclaré l'évêque anglican Jo Seoka à la presse, à l'issue d'une assemblée générale des mineurs. "L'augmentation réelle est de 22%, ce qui est très élevé", a ajouté le religieux. "Les travailleurs sont très contents de cet accord, et nous pensons que ce qui c'est passé ici est une vraie victoire pour les travailleurs, et ils vont reprendre le travail jeudi matin". "Ce n'est pas arrivé souvent dans l'histoire des négociations", a-t-il noté.

"Les 2000 rands seront payés en une fois, ce qui leur donne de l'argent (...) pour leurs besoins, parce qu'ils n'ont pas été payés depuis trois semaines", a expliqué le médiateur, avant de repartir s'asseoir à la table des négociations pour contre-signer l'accord avec les partenaires sociaux.

Conflit emblématique

Le conflit de Lonmin a été le déclencheur d'une série de grèves et de troubles dans la région de la "ceinture de platine" de Rustenburg, qui ont poussé certaines des plus grosses mines de la région à interrompre provisoirement leurs opérations. Les mineurs, assis sur l'herbe d'un stade où ils avaient eu l'autorisation de se regrouper pour prendre connaissance des résultats des négociations, ont écouté en silence leurs représentants leur expliquer les termes de l'accord, en trois langues africaines, le xhosa (la langue de Nelson Mandela), le sotho et le tswana.

A l'annonce du dénouement d'un conflit meurtrier, qui a réduit certains à la famine, la foule a explosé de joie. Les mineurs ont porté en triomphe l'un de leurs représentants, puis ils ont célébré l'accord par leur traditionnelle danse scandée.

afp/nr

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