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Amnesty dénonce le pilonnage de l'armée contre les civils en Syrie

Syrie
L'armée de Bachar el-Assad pilonne quotidiennement des quartiers résidentiels.
Amnesty International dénonce dans un rapport le bombardement par l'armée syrienne de zones résidentielles dans les territoires aux mains de la rébellion. D'après l'ONG, aucune distinction n'est faite entre les militaires et les civils.

Le gouvernement syrien a mené des bombardements aériens à l'aveugle et des frappes à l'artillerie contre des zones résidentielles, qui ne visaient pas les combattants de l'opposition ou des objectifs militaires, mais uniquement en représailles contre les civils soupçonnés de soutien aux rebelles, affirme mercredi Amnesty International.

Bombarder les territoires perdus

Dans ce rapport rendu public mercredi, Amnesty International "dénonce les séries d'attaques meurtrières menées par l'armée syrienne dans la partie nord du pays dont les principales victimes sont les civils, dont de nombreux enfants", particulièrement à Alep.

"Cette nouvelle mission a fourni des preuves évidentes de la stratégie mise en place par les forces gouvernementales ces dernières semaines qui, poussées en retraite par les forces d'opposition, bombardent et pilonnent délibérément les territoires perdus".

Une école détruite, près d'Alep.
Une école détruite, près d'Alep.

"Les forces gouvernementales bombardent désormais de manière routinière des villes et des villages à l'aide d'armes employées sur les champs de bataille, qui ne peuvent pas viser des cibles spécifiques.

En sachant que les victimes de telles attaques aveugles sont pour la plupart toujours des civils", a déclaré Donatella Rovera, chercheuse et enquêtrice pour Amnesty de retour d'un séjour dans le nord de la Syrie.

"Des attaques près d'hôpitaux peu après un grand afflux de blessés, ou sur des queues de personnes achetant du pain, font penser que de telles attaques visent délibérément de grands rassemblements de civils", souligne le communiqué.

Les rebelles aussi

Les rebelles opposés au régime de Bachar el-Assad ont également violé les droits de l'Homme, les deux parties ayant lancé des attaques contre des zones d'habitations et mis en danger des civils.

"De telles attaques à l'aveugle violent les principes fondamentaux des lois humanitaires internationales, puisqu'elles ne font pas distinction entre les cibles militaires et les civils", martèle Amnesty.

sipa/char

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Des enquêtes de terrain

Ces conclusions s'appuient sur "des enquêtes de terrain" menées par Donatella Rovera entre le 31 août et le 11 septembre, "lors d'attaques qui ont tué 166 civils, dont 48 enfants et 20 femmes, et blessé des centaines d'autres dans 26 villes et villages des régions de Idlib, Jabal al-Zawiya et dans le Nord, Hama".

Le bilan du conflit en Syrie, qui a fait plus de 27'000 morts en 18 mois selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, approche les 200 morts par jour.

Le mois d'août a été le plus sanglant depuis le déclenchement du soulèvement contre le président Bachar al Assad en mars 2011.