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Au moins 17 morts au Pakistan lors de manifestations contre le film anti-islam

Les manifestants ont mis le feu à des voitures de police à Karachi où les heurts ont fait plusieurs morts. [AP Photo/Fareed Khan]
Les manifestants ont mis le feu à des voitures de police à Karachi où les heurts ont fait plusieurs morts. - [AP Photo/Fareed Khan]
Des heurts entre policiers et manifestants contre le film américain anti-islam se sont produits dans plusieurs grandes villes du Pakistan vendredi. Ailleurs, les manifestations sont restées relativement isolées.

Au moins 17 personnes ont été tuées et près de 200 autres ont été blessées lors de manifestations violentes vendredi dans de grandes villes pakistanaises, selon un nouveau bilan obtenu auprès de sources hospitalières, alors que le gouvernement avait décrété une "Journée d'amour du prophète" pour encourager les marches pacifiques contre le film islamophobe et les caricatures de Mahomet.

Dans les autres pays musulmans, les protestations anti-américaines ou anti-françaises, sont restées relativement isolées après la grande prière du vendredi.

Cinémas incendiés

A Peschawar, dans le nord-ouest du Pakistan, la police a ouvert le feu sur des manifestants qui incendiaient un cinéma. Un journaliste a expliqué que trois balles avaient atteint son véhicule, dont une a touché le chauffeur. Ce dernier, a succombé à ses blessures à l'hôpital. ARY TV a diffusé des images des médecins tentant de le sauver et du pare-brise explosé par les tirs.

Deux cinémas de la ville et la chambre de commerce ont été incendiés par des dizaines de milliers de personnes. Au total, 5 personnes ont été tuées dans cette ville, selon la police.

Manifestants armés

Neuf personnes --un policier et huit manifestants-- ont aussi perdu la vie lors d'affrontements à Karachi, mégalopole du sud du pays, où une vingtaine de véhicules ont été incendiés, de même que trois banques et plusieurs cinémas.

Des milliers de manifestants ont aussi jeté des pierres sur les policiers à Lahore (est) et Islamabad, la capitale. Les forces de l'ordre ont fait usage de leurs matraques et tiré des gaz lacrymogènes ainsi que des balles réelles.

La plupart des rassemblements étaient organisés par des groupes islamistes radicaux et ont relativement peu mobilisé la population de 190 millions d'habitants.

agences/pym/vtom

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Film bloqué dans plusieurs pays

YouTube, détenu par l'américain Google, a déjà bloqué ce film controversé dans de nombreux pays, dont la Malaisie, l'Indonésie, l'Inde et l'Arabie saoudite.

D'autres pays comme le Pakistan, l'Afghanistan et le Soudan ont bloqué d'eux-mêmes l'accès au film.

Les manifestations dans le monde arabe

En Afghanistan, où la police était entrée en contact avec les chefs religieux et tribaux pour qu'ils calment les esprits, les manifestations organisées à Kaboul et à Mazar-i-Sharif n'ont attiré que quelques centaines de personnes.

En Irak, la colère contre "L'innocence des musulmans" a débouché sur une démonstration d'unité rarissime à Bassorah, où des milliers de chiites et de sunnites ont défilé ensemble.

Des milliers de personnes ont aussi manifesté au Liban en incendiant un drapeau américain alors qu'un imam prônait le meurtre des acteurs du film.

Au Caire, ils n'étaient que quelques dizaines à s'être réunis à proximité de l'ambassade de France, solidement protégée par la police égyptienne.

En Tunisie, encore sous le choc des quatre morts et de la trentaine de blessés lors des affrontements du vendredi précédent devant l'ambassade américaine, le gouvernement dirigé par les islamistes modérés d'Ennahda a pareillement interdit tout rassemblement contre les caricatures de Charlie Hebdo.

Des centaines de Yéménites protestant contre le film islamophobe ont manifesté vendredi à Sanaa sans pouvoir s'approcher de l'ambassade des Etats-Unis, fortement protégée par les forces de sécurité.

Par ailleurs, environ 10'000 personnes ont manifesté sans heurts au Bangladesh brûlant une effigie du président Obama et un drapeau français.