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La protestation en Europe contre le film anti-islam se fait dans le calme

La police française, ici place du Trocadéro à Paris, était fortement mobilisée samedi. [Eric Feferberg]
La police française, ici place du Trocadéro à Paris, était fortement mobilisée samedi. - [Eric Feferberg]
La protestation contre le film anti-islam se fait dans le calme en Europe, notamment en France, en Allemagne et en Suisse. Au Pakistan, un ministre a offert 100'000 dollars pour la mort du réalisateur du film "Innocence of Muslims" qui a embrasé le monde arabe.

La vague de protestations contre le film islamophobe "Innocence of Muslims" se poursuivait un peu partout dans le monde samedi, notamment en France, en Allemagne, en Suisse et au Bangladesh (lire ci-contre).  Le film a déclenché de violentes manifestations dans le monde musulman, qui se sont traduites par la mort de plusieurs dizaines de personnes, dont l'ambassadeur des Etats-Unis en Libye.

En France, un important dispositif policier était déployé samedi dans plusieurs quartiers de Paris par crainte de manifestations après la publication par "Charlie Hebdo" de caricatures de Mahomet. La situation était calme en début d'après-midi.

Manifestations interdites par les autorités

Dortmund [AFP - Marcus Simaitis]
Dortmund [AFP - Marcus Simaitis]

Plusieurs appels à manifester samedi dans les grandes villes françaises ont été relayés via les réseaux sociaux et par SMS, malgré l'interdiction des manifestations par les autorités. Imams et responsables musulmans avaient déjà appelé au calme vendredi lors de la grande prière.

Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls disait, lui, n'avoir "pas d'inquiétude" mais avoir donné des "instructions très fermes" pour interdire toute manifestation. Deux lieux de rassemblement ont fait l'objet de demandes refusées par la préfecture: les alentours de la Grande mosquée, dans le centre de Paris, et la place du Trocadéro, dans l'ouest parisien.

Forte mobilisation policière

A la mi-journée, alors que les fidèles quittaient dans le calme la Grande mosquée après la prière, une quinzaine de fourgons de police ainsi que des voitures banalisées étaient stationnés alentour, a constaté un journaliste de l'AFP.

Place du Trocadéro, des journalistes ont compté une dizaine de cars de gendarmes mobiles et de police, revêtus de tenues anti-émeutes, protège-tibias et coudières, épaulettes et bâtons.

agences/hof

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Manifestation dans le calme à Dortmund

Quelque 1500 personnes ont manifesté "sans aucun incident" samedi à Dortmund, dans l'ouest de l'Allemagne, contre le film anti-islam, a indiqué un porte-parole de la police.

La manifestation s'est déroulée dans le centre-ville entre midi et 14h00 locales et faisait suite à d'autres défilés en Allemagne, organisés à Fribourg et Münster et qui ont réuni, là encore dans le calme, plusieurs centaines de personnes vendredi.

D'autres marches étaient prévues ce week-end à Karlsruhe et Hanovre.

100'000 dollars pour la mort du réalisateur

Au Pakistan, où plus de 20 personnes sont mortes vendredi lors de heurts avec la police dans plusieurs villes du pays, un ministre a offert une récompense de 100'000 dollars pour la mort du réalisateur du film islamophobe "Innocence of Muslims".

"J'annonce que je donnerai 100'000 dollars à celui qui tuera ce blasphémateur qui a outragé le saint prophète", a déclaré à la presse à Peshawar, dans le nord-ouest du pays, le ministre pakistanais des Chemins de fer, Ghulam Ahmed Bilour.

"J'appelle aussi les talibans et les frères d'Al-Qaïda à participer à cette noble action", a ajouté le ministre en assurant que, s'il en avait l'occasion, il tuerait de ses propres mains le réalisateur de ce film produit aux Etats-Unis. "Ensuite, on pourra me pendre", a-t-il conclu.

Le Pakistan a été le principal foyer musulman des manifestations contre le film américain anti-islam.

Au Bengladesh, des affrontements entre policiers et des manifestants qui dénonçaient le film amateur anti-islam réalisé aux Etats-Unis ont fait de nombreux blessés samedi dans la capitale du Bangladesh, Dacca, selon les autorités et des témoins.

Un manifestant armé condamné à Paris

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné samedi à cinq mois, dont trois ferme, un homme de 24 ans qui avait été interpellé jeudi dans le cadre de l'enquête ouverte à la suite de la manifestation interdite du 15 septembre devant l'ambassade américaine à Paris contre le film islamophobe "Innocence of Muslims".

Le tribunal a condamné cet agent d'entretien à la SNCF converti à l'islam depuis quatre ans pour port d'arme de 6e catégorie. Il s'était débarrassé d'une matraque télescopique et de quatre torches dans une poubelle du jardin des Tuileries en marge de la manifestation. Il avait été confondu par ses empreintes quelques jours après.

L'homme, marié religieusement, a expliqué s'être rendu à Paris non "pas pour manifester mais pour protéger les frères". Il a expliqué qu'il avait pris une matraque "par prévention" car il craignait que des extrémistes juifs se rendent à cette manifestation pour y perpétrer des violences.